The Hunger Games RPG
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Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two.

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MessageSujet: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeLun 14 Oct - 16:50


daddy can you hear the devil drawing near?
like a bullet from a gun




Le froid semble presque vouloir effacer mon esprit. La température cruellement baisse est sans doute en train d'attaquer tous les tributs présents dans l'arène en ce moment, sauf... sauf ceux qui sont restés dans le cratère. Il était beaucoup plus chaud que la partie de l'arène que j'ai vu. Les survivants au bain de sang, ceux qui sont restés à la Corne pour s'approprier des objets qu'ils retenaient utiles. Autrement dit, les carrières. Hier soir, quand les portraits ont illuminé le ciel nocturne, le visage du garçonnet du Quatre a été le premier à s'afficher. Ce qui signifie que les tributs des trois premiers Districts sont encore en vie. Rien d'étonnant là-dedans. Ensuite, sa co-tribut. Je pensais qu'elle allait survivre au bain de sang, et commencer sa traque avec les autres tributs de carrière. Mais apparemment, un pedigree de carrière ne constitue pas une victoire certaine. Puis, Llevana. La fille de mon District. Je dois avouer que ça m'a pas mal étonné. Je croyais qu'elle était capable de survivre. Elle semblait tellement déterminée... Si je devais mourir ici, j'aurais aimé que ce soit elle qui gagne. Pour le Cinq. Pour que notre peuple profite de la victoire d'un de ses tributs. Maintenant, je suis le seul survivant du Cinq dans l'arène. Et étrangement, ça ne me fait rien du tout. Sa mort m'épargne de la peine de devoir m'occuper d'elle moi-même en tombant sur elle au hasard. Qui réussirait à aimer quelqu'un qui tue son propre co-tribut? Après le portrait de Llevana, c'était au tour des tributs du District Sept. Suivis par les garçons du Neuf, du Dix, du Onze et du Douze. Ce qui ne laisse plus que quinze tributs. Les quatre carrières survivants, les deux tributs du Trois, moi-même, ceux du Six et du Huit, ainsi que les filles du Neuf, Dix, Onze et Douze. Neuf morts en un jour. C'est inquiétant et positif en même temps. Les spectateurs ont eu assez de morts pour que les Juges ne retiennent nécessaire de tuer certains tributs avec des pièges. Cependant, ça signifie que plus d'une personne a eu les moyens de tuer quelqu'un. Et ça, c'est beaucoup moins rassurant. Surtout si on ajoute le coup de canon de ce matin, qui ne laisse que quatorze tributs. Qui a été la nouvelle victime? Et comment a-t-elle péri? Des questions qui resteront sans réponse.

Mes yeux ouverts restent pointés sur le tronc d'un arbre qui se trouve devant moi, dans l'espoir de trouver la force de ranger mes affaires. Et après? Quelle sera la suite? Qu'est-ce que je vais faire après m'être préparé pour recommencer à bouger? Je reste le dos contre mon arbre, en me délectant des secondes qui passent. Un de plus, et je suis encore en vie. Un autre, et je ne suis toujours pas mort. Je frotte mes mains gelées sur mes cuisses, couvertes pas ma couverture chauffante, en espérant de pouvoir m'agripper au même type de chaleur que celle produite par ma bière hier, en vain. Je prends mes draps et ma couverture, et je les range, en les faisant disparaître dans mon sac. Je le prends, avant de le glisser sur mon épaule. Il semble presque plus lourd que le premier jour. Mais bon. Ce n'est pas vraiment une excuse pour rester ici. Je mange une autre poignée de lentilles, dont ils doivent rester environ un kilo et 600, et je me lève. Le froid est toujours aussi fort, mais je commence à marcher quand-même. Rester ici serait de la folie pure, avec les autres tributs en quête de victimes à faire. Les carrières, avec leurs armes qu'ils maîtrisent. Les autres, remplis de détermination. Ce qui suffit largement pour me terrifier. Mes pieds se suivent les uns après les autres sur les racines des arbres, alors que je continue ma route.

Mes pieds se retrouvent bientôt dans la neige. C'est la partie de l'arène que j'avais aperçu hier. Pendant un moment, je me demande si c'est le bon choix. Ne serais-je bien plus visible dans cette zone, plutôt que dans la forêt? Mais je continue quand-même à marcher, en espérant que personne ne se trouve proche de moi. Après tout, je ne pourrai pas me cacher pour toujours entre les branches. Du coup, j'avance dans la neige qui arrive jusqu'à mes hanches, lentement mais sûrement.
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Errol F. E. F-Wicklow
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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeMer 16 Oct - 19:44

Précédemment


Faire confiance - Oswina


De la neige, rien que de la poudreuse presque jusqu'aux hanches. Au début, je levais les jambes assez haut pour avancer mais, afin d'économiser mes forces, je traîne désormais des pieds. Je ne sais pas vraiment si je dois me réjouir de la sensation que cela me procure, apprécier le doux crissement ou plutôt m'inquiéter de notre situation. Cet endroit n'est clairement pas un endroit vraiment sûr. Mais Oswin avait tenu à prendre cette direction. En tout cas, pour le moment, je me contente de la suivre sans dire un mot, sans protester parce que je lui fais confiance.

Quelques instants plus tôt, nous avions été chassées de notre petit cocon au cœur de la forêt. Une horde de souris aux yeux rouges nous entouraient et nous n'avions pas eu d'autres choix que de fuir. J'avais rangé toutes mes affaires et obéis à mon amie. Malgré mes membres engourdis et mon esprit un peu embrumé, j'avais réussi à courir à ses côtés tout en portant mon sac. J'avais quand même trouvé assez comique de se faire chasser par des rongeurs. Au Dix, avec la nourriture pour le bétail, nous avons fréquemment des invasions c'est pourquoi beaucoup de gens possèdent des chats. D'autres, comme ma famille, fabriquent des pièges afin de les capturer et de les manger. Je savais donc ce qu'était une souris. Et celles-ci ne ressemblaient en rien aux mignonnes petites bêtes qui causaient tant de problèmes à la maison. Elles étaient dix fois plus grosses et, avec leurs prunelles rouges, étaient cent fois plus menaçantes. Nous n'aurions pas pu les affronter, cela aurait vain, un effort dans le vain. Après notre folle course à travers les bois, nous sommes arrivées à l'orée de la forêt. Essoufflées mais saines et sauves. Puis, un petit bruit très particulier avait prédit l'arrivée d'un parachute qui chuta aux pieds d'Oswin. J'étais contente qu'elle reçoive quelque chose. Surtout un tel objet. Je ne savais pas si elle avait une arme dans son sac mais elle m'avait paru assez contente de cette lance. Nous avions ensuite entendu un coup de canon. Nouveau mort. Cela nous avait ramenées à la réalité de l'arène. Il n'y a pas que le froid qui plane mais aussi la mort, le sang, les assassinats. Oswin avait suggéré de continuer dans la poudreuse car il ne serait sûrement pas prudent de retourner à notre sorte de petit foyer. Il fallait trouver un autre endroit.

Si j'en crois la position du soleil, il doit bien être aux alentours de dix heures maintenant. Le temps me paraît filer si vite. J'ai l'impression que seules quelques petites minutes se sont écoulées depuis notre fuite, depuis qu'Oswin tient fermement sa lance et avance avec conviction. La température a changé elle aussi. Il fait bien plus chaud que la nuit glaciale à laquelle nous avons eu le droit. Enfin je crois. J'avoue avoir un peu perdu mes repères. Heureusement qu'Oswin est là pour me garder les pieds sur terre. Je serais probablement devenue folle sans elle. Peut-être même serais-je morte de froid durant la nuit. Mais Oswin est là. Elle m'aide à ne pas sombrer. Je sais que nous sommes toutes deux promises à un destin funeste, je n'ai cependant pas envie d'y penser pour le moment. Je veux juste vivre l'instant présent et rester près d'elle autant que possible. Je ne sais pas pourquoi je m'attache autant à elle, nous avons peu parlé depuis notre rencontre à l'étendue glacée. Je me sens juste bien.

En regardant autour de moi, je remarque à quel point la forêt nous avait obstrué la sublime vue. Si près et pourtant si loin, le cratère est toujours à sa place et il est possible de voir de la fumée s'échapper. Je me demande si Oswin veut aller se réfugier là-bas, si le massacre continue malgré la fin du bain de sang, s'il y a encore ceux qui sont si forts qu'on les appelle carrières. Je pense que c'est sincèrement risqué et j'en viens même à me poser des questions sur l'état mental de ma camarade. Mais non, elle ne peut pas être folle, elle est bien trop intelligente pour ça. Toutefois, je ne peux m'empêcher de me questionner sur la situation. Où allons-nous ?

C'est alors que je la vois. La grande silhouette portant le chiffre cinq dans son dos. Si mes souvenirs sont bons, il s'agit du garçon puisque la fille est morte hier. Je suis sûre qu'Oswin l'avait remarqué depuis longtemps et que c'est pour ça que nous nous efforcions à faire le moins de bruit possible. Avait-elle besoin d'une présence masculine ? Voulait-elle qu'il se joigne à nous ? Je vois plutôt d'un mauvais œil la présence d'une autre personne que nous deux. Je le verrais plus comme un intrus qu'autre chose, je ne pourrais jamais lui faire confiance même si Oswin me suppliait. Et elle me l'aurait dit, pas vrai ? En jetant un regard à la fille du Neuf, j'aperçois sa main se crisper sur sa lance. Simple méfiance ou folie meurtrière ? Je sens l'atmosphère changer peu à peu, j'ai toujours été une éponge pour ça, la première à ressentir le moindre malaise. Quand bien même je ne l'aurais pas été, la tension était palpable et je peux sentir qu'il va se passer quelque chose. Je ne peux dire exactement quoi cependant.

Le tribut du Cinq s'arrête net et se retourne. Je m'étonne qu'il ne nous ait pas entendues plus tôt. Physiquement, le jeune garçon n'avait rien de particulier si ce n'est ses yeux. Ils étaient beaux. Couleur gris bleu. Ses cheveux bruns étaient décoiffés et il semblait avoir souffert du froid tout autant que nous. Puis, d'un seul coup, j'entends un drôle de sifflement et voit du coin de l'œil la lance d'Oswin voler en la direction de l'inconnu. Étonnée par tant de violence venant de sa part, je me tourne rapidement vers elle . Son visage a changé. Elle semble … ailleurs, comme habitée par un sentiment tout nouveau. Et je ne comprends pas.


© fiche créée par ell

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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeJeu 17 Oct - 16:45





















 ❝ Alina-Oswin, le 9 et le 10 ❞
~Je ne veux pas être folle, je veux la revoir~




"- Oswin, vite !
     - Attends ! Je suis essoufflée !
     - S'ils nous attrapent, ce sera de ta faute !
     - Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Il n'y a personne !
     - L'esprit est plus fort que la réalité, Oswin,"
dit une petite brune en s'arrêtant.

Oswin s'arrêta à hauteur de sa camarade et reprenait son souffle.

    "- Ce que tu es lente, ils auraient déjà pu nous attraper !
      - T'abuses ! On court depuis une heure déjà !
      - Oui, et on peut faire mieux encore ! Et devine quoi ? On a tous les champs pour ça ! Allez, viens !"


Et les deux jeunes filles repartirent de plus belle.


Une mélodie me fit revenir à la réalité. C'était un parachute, sûrement pour Alina. Prudente, j'allais le chercher. Je l'ouvris et m'aperçus que mon nom était inscrit sur la boîte. Alors, c'est pour moi ? Quelqu'un a vraiment voulu m'aider ?... je ne comprends pas... pourquoi... je l'ouvris, tout de même et découvris une lance. Je n'en croyais pas mes yeux, une lance ?! J'ai donc une véritable arme à porter de main. Un mot était joint : "Tu risques d'en avoir besoin, de là où t'es." R.E.L. R.E.L ? Qui cela pouvait-il bien être ? Je réfléchis quelques instants, sans aucunes idées, puis me rendis compte qu'il s'agissait en fait de l'hôte de mon District. Comment aurais-je pu l'oublier ? C'est elle qui m'a présenté au District comme Tribut Fille de la 16ème édition. Oui, je lui en voulais un peu pour ça. Mais maintenant qu'elle m'a envoyé cette lance, peut-être que... oh. Je ne devrais pas. Cette lance... est là pour que je tue. On veut que je tue ! On veut que moi, Oswin Jeaper, lâche du District Neuf, tue ?! L'arène, l'arène, l'arène, oui bien sûr ! Je dois tuer ! Mais... je... comment ?!

"- Allez, tues-le ! N'aie pas peur !
    - Mais... je... comment ?!
   - Tu prends la pelle et tu l'écrases, c'est tout !
   - Mais c'est horrible de tuer !
   - Si tu ne le fais pas, il va t'attaquer. C'est un serpent venimeux, tu pourrais y rester !
   -  Qu'est-ce qu'un serpent venimeux fait au District Neuf...
   - Peu importe, fais-le !"


Les personnes dans cette arène... sont des serpents venimeux. Je dois les tuer. Je dois ? Dis-moi, est-ce que je dois ? Blanc. Pitié, aide-moi comme tu le faisais si bien avant ! Fais-le ! Je dois juste... le faire. Mais je ne peux pas... je suis faible. Pardonnes-moi ! Prends mon cœur si tu le veux et écrases-le de toute tes forces ! Mais je ne peux pas tuer !! L'esprit est plus fort que la réalité, Oswin. Elle a raison... bordel elle a raison... elle m'a tant appris. A ne pas abandonner, à toujours faire son maximum, se battre jusqu'au bout et c'est ce qu'elle a fait ! Elle y a été dans l'arène, elle y est morte dans l'arène, tout est de ma faute ! Car je n'ai pas su me battre jusqu'au bout ! Et maintenant que j'en suis là... je devrais... me battre. Tues-le.

Je marche dans la poudreuse. Alina est derrière moi. Cette idée maintenant ne me quitte plus. Tues-le. Tuer, tuer, tuer. Ce mot ressemble beaucoup à toujours. Quand je suis arrivée au Capitole, je me disais qu'il serait temps pour moi de la venger. Et je ne le fais pas car je repousse toujours l'échéance. Lâche ! Tues-le. Alors, je vais le faire. Pour elle, il faut que je le fasse. J'ai besoin de le faire. Pour elle. La vie... la prochaine... sera mienne. Je l'ai, la lance. Elle est dans ma main. Je marche dans la neige. A un pas ralenti par l'épaisse neige. Et c'est là que je l'ai vu. Lui. -le. Je vais le tuer. OUI ! LUI ! CE SERPENT VENIMEUX ! JE VAIS TE TUER ! Je dois le faire...

"- Tu as finis de monter la toile ?
    - Oui ! On va pouvoir s'y installer !
    - Il fait déjà nuit. J'ai du pain et du fromage pour le dîner.
    - Génial ! Allons-y !
    - On va dormir à la belle étoile !
    - Peut-être que je t'apercevrais dans le ciel, Oswin !"


L'étoile s'est éteinte... mais elle continue de brûler en son sein. Un cœur froid brûlant au fond... qui se meurt depuis tant d'années. Comme une supernova. Peut-être que je t'apercevrais dans le ciel, Oswin ! Non... c'est moi qui veut t'apercevoir. Pourquoi es-tu partie ?...

Elle était partie aussi vite que ma rage. La lance volait à travers les quelques mètres nous séparant du serpent venimeux. Je vais t'avoir, je vais t'avoir, je vais t'avoir. Je ne suis pas si loin que ça, je ne peux pas rater. Je vais l'avoir, je vais l'avoir, je vais l'avoir ! Je dois l'avoir...

Derrière moi, Alina était stupéfiée. Du moins, c'est ce que je croyais. Car le regard que je viens de lui jeter me montre autre chose... comme si quelque chose bouillonnait en elle. Et je la vois avec ce patin à glace à la main. Elle...aussi...impossible...

Dans ma main se serrait un pic à glace. La rage montait, je ne m'étais jamais sentie aussi... je ne sais pas. Mais je dois l'avoir. Oh oui, je le veux. Pour elle.



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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeVen 18 Oct - 18:40

La neige se trouve partout dans cet endroit oublié par les autres. Mes pieds semblent être les premiers à tâcher cette neige aussi blanche que la pureté elle-même. Les gouttes de sang rouge écarlate ne sont pas encore tombées dans cette terre parfaite. Je ne pense pas que quelqu'un soit déjà passé par là. Mes pieds sont les seuls dont les ormes se trouvent dans cette prairie remplie de neige. Aucun tribut n'a posé son corps ici. Aucun tribut n'a ôté la vie de quelqu'un d'autre ici. Et pendant un moment, je me sens en sûreté. Je me sens éloigné des autres tributs. Comme si j'étais seul dans l'arène, en train de me promener tranquillement dans la neige, en profitant du fait qu'elle soit encore là, pure et parfaite. Comme si je marchais, en jouant à cache-cache avec April, Loinseach et mes parents dans la neige. Comme si tout allait encore bien.

Mais ce petit cadre idyllique se casse. Un bruit arrive à mes oreilles. Un bruit de pas. Des pas incontestablement humains. Je me retourne, en voyant deux filles. Dix et Neuf. Leurs prénoms ne s'affichent pas dans mon esprit. Elles n'ont jamais capté mon attention au cours de la phase pré-Jeux, leurs scores et leurs interviews n'ayant pas réveillé des doutes chez moi. Mais visiblement, elles sont ensemble. Une alliance? Je manque de rire. Se faire une alliance, ici, signifie se faire tuer plus facilement, quel que soit le genre d'alliance. Elle peut durer quelque peu, mais l'issue sera toujours la même. Au moins l'une d'entre elles va mourir. L'espoir est le dernier à mourir, certes. Mais la mort est toujours derrière l'angle ici. À quoi bon s'attacher à quelqu'un si ce dernier va devoir mourir pour que tu vives? Autant rendre la chose moins difficile et s'occuper de son cas tout de suite et se retrouver avec un adversaire de moins. Avec un obstacle de moins vers la victoire.

Je sens le regarde de la fille du Dix sur moi. Mes yeux restent rivés sur les deux, alors que j'essaye de comprendre. Comprendre ce qu'elles vont faire. S'enfuir, ou essayer de m'attaquer. Et là, je la vois. La fille du Neuf serre une lance dans sa main. Va-t-elle commencer cette valse? Ou bien, elle va tranquillement s'enfuir sans demander son reste? Ma main serre la manche de ma hache, dont la manche dépasse de mon sac. Finalement, ce n'est pas une si mauvaise chose le fait qu'elle ne rentre pas complètement dans mon sac. Et j'attends, les yeux rivés sur sa lance. Jusqu'à qu'elle décolle et que son sifflement arrive à mes oreilles. La douleur naît dans ma cuisse, attaquée par cette lame étrangère à mon corps. J'arrache la lance qui s'était introduite dans mon corps, avant de la pointer vers les deux filles. Un filet de sang coule lentement le long de ma jambe. Au moins, ma blessure ne va pas m'empêcher de rester debout. La lame tâchée de mon sang reste pointée dans leur direction. Le moindre pas qu'elles feront envers moi alarmera la main qui garde la lance, qui, elle, n'hésitera pas à se baisser si jamais elles se rapprochent trop. Qu'elles essayent de se rapprocher. Qu'elles essayent.
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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeSam 19 Oct - 12:20





















 ❝ Alina-Oswin, le 9 et le 10 ❞
~Danse avec moi ? Je sais que tu m'entends~




"- Oswin, regarde j'ai fait une poupée !
          - Elle est superbe !
          - Ahhaahha !
         - Hahahaha !"


Les deux enfants de seulement quatre années riaient de bon coeur. La poupée à la main de l'enfant brun, ils la coiffaient doucement, lui posaient des questions qui resteront à jamais sans réponse. Mais les fillettes riaient, et c'était le plus important.


Ahhaahha ! Je l'entends. Elle est avec moi. Je vais y arriver. Il saigne, je peux le voir. Il a mal, dis-moi qu'il a mal. Ahhaahha ! Il retire la lance de sa jambe. J'espérais bien que le bout avait bien traversé sa jambe et alors arraché des ligaments voir même des muscles au passage. Le sang coule, il coule, et j'aime ça. Le tiens était plus rouge, tu sais. Mais celui-ci est beau aussi. Ahhaahha ! Ton rire est si doux à l'oreille, si doux résonnant maintenant dans mon esprit. Je veux le tuer, comme j'ai fait avec le serpent, comme tu m'as dit de faire. Il avait failli me tuer ce jour-là, tu sais. Du moins me mordre. Et je l'avais évité, comme tu m'avais dit, dansant avec agilité comme si tu guidais mes pas. Alors, je te le demandes aujourd'hui, veux-tu danser avec moi ? Ahhaahha ! S'il te plaît, arrête de rire. Ahhaahha ! S'il te plaît !! Ahhaahha ! Je vois... tu veux que je le tue alors tu ne t'arrêteras pas avant, c'est ça ? Ahhaahha ! Aaaaaah tu m'énerves ! Tu pourrais au moins me répondre !! Même si tu es morte... très bien. Allons-y. Alina est à côté de moi, son expression semble dure. Je ne l'ai jamais vue ainsi. Dans mon regard devait percer un drôle de sentiment car elle m'avait regarder d'une drôle de façon précédemment.

"- Danse avec moi," lui dis-je.

Et alors, la valse commença. La douce musique de la fête des moissons résonnait dans ma tête. La douce musique qui fut si belle chantait en moi tel une meurtrière. Et je me mis à bouger, ou à courir plutôt. Un pas à droite, deux pas à gauche, trois pas à droite, un pas à gauche, je courrais vers ma cible en bougeant sans logique. Je me laisse juste guider par la musique. Alina semblait suivre elle aussi, à quelques mètres de moi. Il avait pointé sa lance vers nous, comment alors peut-il nous viser ainsi ? Je suis rapide, non ? La valse meurtrière d'Oswin a un tempo rapide. J'avance agilement dans la neige, nous n'étions pas si loin du tribut quand j'ai lancé ma lance. Alors la distance fut courte à parcourir. Et une fois que la valse m'avait menée à mon but, je dansais autour de lui, dans le sens inverse d'Alina. Nous étions à une distance de deux chevaux de lui. Je me sentais horriblement bien à ce moment-là, comme si elle était avec moi. Et alors, l'image de son cadavre apparut dans mon esprit. Et d'un seul coup, je bondis dans le dos du tribut, arrêtant de tourner autour de lui, et essaya de planter le pic à glace dans son dos. J'avais repéré, en tournant, qu'il tenait le manche de quelque chose, d'une épée, d'une hache, peu importe. Il ne pouvait pas savoir à quel moment j'allais l'attaquer, dis-moi qu'il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas m'atteindre directement lorsque je tournais autour de lui. C'était impossible. Et même si ça avait été possible,  elle m'aurait aidée, n'est-ce pas que tu m'aurais aidée ? Elle m'aurait aidée à échapper au serpent, comme elle l'eut fait avant. Même morte, elle m'aurait aidée, j'en suis sûre. Elle me regarde en ce moment même, j'en suis sûre. Elle n'est pas complètement partie... j'en suis sûre. J'ai besoin de toi, tu sais. Dis-moi que tu m'entends... j'en suis sûre.



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Dernière édition par Oswin Jeaper le Mer 23 Oct - 21:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeDim 20 Oct - 22:12


Aider - Oswina
« Une valse à mille temps, une valse a mis le temps de patienter pour que l'offensive débute vraiment. »


Au premier temps de la valse, toute seule, tu souris déjà. Au premier temps de la valse, je suis seul mais je t'aperçois. Et Paris, qui bat la mesure. Paris qui mesure notre émoi. Et Paris, qui bat la mesure, me murmure, murmure tout bas : « une valse à trois temps, qui s'offre encore le temps, qui s'offre encore le temps de s'offrir des détours du côté de l'amour ; comme c'est charmant.  Une valse à quatre temps, c'est beaucoup moins dansant, c'est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu'une valse à trois temps. Une valse à quatre temps, une valse à vingt ans, c'est beaucoup plus troublant, c'est beaucoup plus troublant mais beaucoup plus charmant qu'une valse à trois temps.

J'étouffe un hoquet de stupéfaction alors que la lance pénètre dans la cuisse du tribut du Cinq.  Ce dernier l'arrache alors du fourreau qu'elle avait formé dans sa cuisse. Il ne bouge pas mais, tout en nous regardant, il brandit la lance vers nous, menaçant. Son autre main prête à saisir le manche en bois d'une autre arme. Mon cœur se met à battre plus vite.  Il nous invite à une valse. Dans un premier temps, je suis tentée de fuir. Cependant, il m'est inconcevable d'abandonner  Oswin. Je n'ai pas beaucoup d'amis au Dix, aussi n'en avais-je pas du tout jusqu'à ce que je tombe sur l tribut du Neuf au lac gelé. Et au lieu de me tuer alors que cela aurait été si facile, elle m'a pris sous son aile. Tout ça ce n'était qu'hier et ça me semblait pourtant dater de plusieurs semaines. Ici, maintenant, dans cette arène, Oswin était mon amie ou du moins ça s'en rapprochait énormément. Je ne peux pas l'abandonner là, dans la poudreuse, face à ce géant qui pourrait ne faire qu'une bouchée d'elle malgré sa blessure. Je dois lui rester fidèle, je dois rester à ses côtés. Comme je l'aurais fait pour ma mère.

« Danse avec moi, prononce distinctement Oswin à l'intention du géant. »

D'instinct, je plonge la main dans mon sac et attrape une de ses drôles de chaussures avec une lame sur la semelle. Je me surprends moi-même à la tendre devant moi. Malgré le danger, la peur et toutes sortes de sentiments entremêlés, je suis la tribut du Neuf. Et la danse commence. Oswin et moi nous mettons à tourner autour du garçon, comme deux lionnes autour d'une proie. Une à gauche et une à droite. Le pauvre tribut ne sait plus vraiment où poser l'œil tant la passe est rapide. Il ne sait plus qui viser. Un regard vers ma camarade me permet de remarquer qu'elle tient le pic à glace que je lui ai donné car je savais qu'elle n'avait aucune arme et j'en avais déjà beaucoup.

Une valse à vingt ans, une valse à cent temps, une valse à cent temps, une valse à cent ans. Une valse ça s'entend à chaque carrefour dans Paris que l'amour rafraîchit au printemps. Une valse à mille temps, une valse à mille temps, une valse a mis le temps de patienter vingt ans pour que tu aies vingt ans et pour que j'aie vingt ans. Une valse à mille temps, une valse à mille temps offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman. »

Je ne sais si je pourrais certifier que j'ai une alliance avec Oswin. Nous ne nous sommes accordées sur rien. Une alliance est censée avoir des clauses non ? Elle m'avait juste invitée à la suivre et je l'avais fait. Même plus tard, bien installée autour du feu et sous la couverture chauffante, nous n'avions pas parlé d'une quelconque alliance. Cela y ressemble tant mais je ne sais ni comment ni quand elle va finir. Pour être sincère, je n'en ai que faire. Ce n'est pas comme si j'avais le quelconque espoir de ressortir d'ici vivante. Je ne suis pas dupe, mes chances sont minimes. Certes, quelque part en moi, je l'espérais. Père serait si fier. Mais je suis bien trop chétive. Je ne suis qu'un agneau lâché dans une cage aux loups. Les carrières ont tous seize ou dix-huit ans et, aux dernières nouvelles, il en restait quatre. Ce serait si facile pour eux de ne faire qu'une bouchée de moi. Oswin pourrait peut-être gagner et je sais que je peux l'aider à y parvenir et là est mon unique but. Et au fond, ce garçon n'était qu'un obstacle. Il nous voulait du mal et il n'hésiterait pas à blesser mon amie. Ma main se raidit sur mon arme et je me mets à tourner avec beaucoup plus de dextérité, déterminée.

Je chasse mes pensées et tente de me concentrer sur ma cible. C'est assez drôle de me voir dans un tel état, prête à tuer un être humain pour défendre quelqu'un à qui je tiens quand on sait que j'ose à peine trancher mon morceau de souris à la maison. Je suis sûre qu'on ne me reconnaît pas, là-bas, au Dix. Ils ne doivent pas reconnaître la Alina qu'il connaisse. Celle qui n'oserait pas faire de mal à une mouche, celle qui ne s'est jamais rebellée contre les multiples moqueries. Celle qui a toujours vécu dans le silence et la bonne humeur. Oswin arrête la danse pour bondir sur la proie. Le tribut, bien que surpris par cette attaque, a le temps de lancer sa lance dans ma direction mais pas avec autant de vigueur que si ma camarade ne lui avait pas sauté dessus.  Je n'ai même pas besoin de bouger, elle atterrit mollement à côté de moi. Il n'avait pas eu le temps de bien viser.

Au deuxième temps de la valse, on est deux, tu es dans mes bras. Au deuxième temps de la valse, nous comptons tous les deux : une deux trois.  Et Paris qui bat la mesure. Paris qui mesure notre émoi. Et Paris qui bat la mesure, nous fredonne, fredonne déjà : […].  

Je vois Oswin viser sa nuque avec  le pic à glace. Le tribut se débat, tel un taureau pendant un rodéo. Je l'aperçois sortir la hache de son sac. Danger. Je repense à tout ce qu'on a pu me faire. À  ces doigts sur moi. À ces rires. À ce purin dans mes cheveux. À  mon sac dans la boue. Aux nombreux moments passés seule. L'adrénaline m'avait déjà envahie depuis le début de la valse. La rage, la folie ou autre chose, commençait à peine à monter. Je dois l'aider. Je dois la protéger. Il peut la tuer. Je me transforme en furie. Je fonce sur lui sans hésiter, la lame en avant.

Malgré mes idées embuées, mon intelligence reste et je sais que sa hache me tuerait en un instant si je restais face à lui. Alors je pars sur le côté, je le pense bien trop occupé avec  mon amie dans le dos pour faire attention. Je pense même qu'il me trouve insignifiante, incapable de l'attaquer. C'est pourtant bien moi qui tient la chaussure arme qui est en train d'essayer d'aggraver l'entaille dans sa cuisse causée par la lance allant même jusqu'à, peut-être, lui blesser son petit jardin secret.

Au troisième temps de la valse, nous valsons enfin tous les trois.


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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeMer 23 Oct - 22:13





















 ❝ Alina-Oswin, le 9 et le 10 ❞
~Je ne veux pas être folle, je veux la revoir~



"- Oswin, attrapes-le vite !
                  - C'est dur ! Il n'arrête pas de bouger !
                  - Tu peux l'avoir, ce n'est qu'un serpent !"


Ce n'est qu'un serpent. Ce n'est qu'un serpent. Oui, ce n'est qu'un serpent. Je ne veux pas qu'il s'enfuit, je ne veux pas qu'il lui fasse du mal. Cette fois-ci aussi j'attraperai le serpent et je le tuerai. Je veux voir son sang couler dans la neige blanche tout comme il l'avait fait sur la terre marron des champs de blé. Ce qui est nature reviendra à la nature, c'est la règle. A un moment ou à un autre, notre sang finit par couler ou s'évaporer, ou devenir glaçon. Et pour l'instant, je passe mon tour. C'est difficile de se dire que l'on préfère tuer à mourir, car il y a encore peu de temps de cela, je n'aurais même pas pu envisager d'enfoncer ce pic à glace dans la chair d'un tribut. Mais ce qui me terrifie le plus, c'est que j'aime ça. Plus je vois de sang humain couler, plus je me sens proche d'elle. J'avais tellement envisager de la venger, j'avais tellement peur pour le faire ! Je suis tellement stupide que jamais je n'aurais cru survivre jusque-là. Mais vous savez quoi ? Moi, Oswin Jeaper, en a rien à faire de vous et de ce que vous pensez. Allez donc boire un verre pendant que j'assassine un être humain. Je me sens tellement énergique et puissante à la fois. Soit c'est l'adrénaline soit c'est... je ne veux pas être folle, je veux juste la revoir. Pourquoi une vie humaine est-elle si merdique ? Pourquoi tenons-nous tant à la vivre cette vie merdique ?

Je lui ai sauté dessus il y a à peine quelques secondes et le pic à glace que je tenais fermement en main avait pris contact avec sa chair. C'est alors que j'aperçus une silhouette, sûrement celle d'Alina mais dans l'instant je n'étais pas sûre de la distinguer, qui commença à donner des coups de l'autre côté du corps du serpent. Oui, oui, tu vas mourir, n'est-ce pas qu'il va mourir ? Ne me dis pas non... Arrachant sèchement le pic à glace enfoncé dans le tissu de ses vêtements jusqu'à la chair dorsale, je décidais de porter un autre coup similaire, bien plus proche de la colonne vertébrale, du moins l'endroit que j'estimais être la colonne vertébrale, ce qui n'était pas le plus simple à trouver sous ce manteau. Si celui-là, il se le prend en plein dedans, il risque de le ressentir jusque dans les dents. J'entendais des coups de l'autre côté du serpent, des coups horribles, qui semblait résonner à l'intérieur de l'individu. Je ne sais pas avec quoi la personne a porté le coup, mais ça doit faire... plus que... très mal. Je me trouvais encore stupide avec cette conclusion. Il saignait de la jambe et du dos et voilà qu'on en rajoute, bien sûr que ça fait mal ! Mais dis-moi, il est plutôt résistant le serpent... c'est quand qu'il mourra ?... Tu ne réponds jamais... je sais que tu es morte, mais ta voix ne devrait-elle pas être toujours là en moi ? J'ai de plus de mal à t'entendre... si c'est ça, je veux qu'il souffre. Je veux qu'il souffre pour rembourser la souffrance que je t'ai offerte sans frais. Je veux qu'il meurt... parce que tu me manques tant. Alors, un troisième coup de pic à glace, dans la nuque devrait... j'espère bien qu'il aura mal. Parce que j'ai beaucoup à rembourser.



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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeSam 26 Oct - 22:50


Aider - Oswina
« Une valse à mille temps, une valse a mis le temps de patienter pour que l'offensive débute vraiment. »


L'hémoglobine coule tout d'abord  le long du corps du géant avant de s'écraser et de tâcher le manteau blanc. Il vient du dos mais continue aussi de s'écouler par la blessure que j'ai empirée à la cuisse. Je le sens se crisper, j'entends son souffle marquer quelques arrêts. J'entends aussi son cri ainsi que le bruit particulier d'un objet pointu perçant la chair. Je devine assez aisément qu'il doit s'agir des coups que porte Oswin dans le dos de notre victime. Le tribut a de plus en plus de mal à rester debout.

Je retire mon arme de sa cuisse. La lame est recouverte du sang du garçon. L'air est rempli de l'odeur de son sang. Une vraie scène de crime.  Mon amie a dû remarquer que le tribut commence à ne plus tenir sur ses deux jambes puisqu'elle descend de sa monture. Je me redresse, la main tenant toujours fermement ma chaussure arme. Et puis il tombe, à genoux, dans la neige blanche tâchée de son sang. Il s'enfonce un peu dans la neige et  il m'arrive désormais au niveau du nombril. Mes esprits ne sont pas embrumés, ma tête est plutôt claire. Je me souviens de ce qu'on m'a dit au centre d'entraînement. Je sais quels sont les endroits les plus sensibles. Je n'ai plus vraiment d'accès facile à ses parties génitales ni à son ventre. Il me restait donc la gorge et la nuque. Je réfléchis quelques secondes avant de me dire que je ferai sûrement plus de dégâts en visant la gorge. Je suis incroyablement détendue et pourtant, paradoxalement, d'un autre côté, énervée.

Je me demande ce que c'est, ce sentiment, ce que je ressens à cet instant précis. Je ne ressens plus le froid, j'ai au contraire même un peu chaud. Je suis habitée d'une étrange chaleur et pourtant j frissonne. Je suis déterminée, j'ai envie d'y aller. Et je m'applique.  Est-ce ça, ce qu'on appelle l'adrénaline ? Je suis concentrée et pourtant je ne sais plus vraiment où je suis. Je me déplace un peu dans la poudreuse, de façon à être dans le dos du garçon. Comme ça, Oswin aura de la place pour agir elle aussi. C'est la seule chose à laquelle je peux penser, je sais qu'Oswin allait repartir à la charge. C'est comme-ci je ne vois pas la grimace sur le visage du tribut, comme si je ne sais pas qu'il souffre, qu'il est pantois. Je ne me pose même pas la question de pourquoi il n'a toujours pas riposté. Je ne suis pas moi. Je ne connais pas le sentiment qui m'habite. Je fais ce que je crois être bon de faire. Je brandis mon arme et vise la gorge avec conviction alors qu'un goutte de sang tombe encore de la lame. Je ne le regarde même pas tout en faisant ça, mes yeux restent rivés sur ma camarade. Elle était en train de ramasser la lance qu'on avait jetée sur moi d'un geste désespéré plus tôt. Le pic à glace est passé dans son autre main libre. Je la fixe et,dans ses yeux, je distingue comme une flamme. Et la lance siffle à nouveau.


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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeDim 27 Oct - 16:42





















 ❝ Alina-Oswin, le 9 et le 10 ❞
~Je ne veux pas être folle, je veux la revoir~



"- Oswin ! Prends le bout de bois !
                         - Pourquoi faire ? Ah ! Il bouge trop !
                         - Attrape et pic-le avec !


Attrape et pic-le avec.  Le serpent, il avait bougé vite et m'aurait mordu si elle n'avait pas été là. Mais elle m'avait appris à être plus forte, plus agile, plus intelligente. Elle qui était bien plus débrouillarde que moi en ce temps-là avait été comme une mentor car elle savait bien mieux que moi comment se défendre face aux coups durs. Des coups durs aussi concrets qu'abstraits. D'un serpent en plein milieu du champs de blé aux factures impayés elle avait su me montrer comment me débrouiller. Travailler, toujours travailler plus pour arriver à ses fins, il n'y a pas de secrets. J'étais l'aîné de ma famille et à l'arrivée de mon frère il m'avait falu travailler d'autant plus. Je l'aimais mon frère, de tout mon coeur et je voulais qu'il ne manque de rien. Mes parents travaillaient mais étaient épuisés par le petit qu'ils devaient gérer en plus du travail. C'est donc moi qui portait sur les épaules le poids de la vie. Sans l'argent que je gagnais, nous aurions finit à la rue, sans nourriture ni chaleur avec un bébé sur les bras. Je ne le ressentais pas ainsi au début, c'est maintenant que je réalise cela. Car au fond, sans elle, je n'aurais jamais pu devenir une fille forte et déterminée. Aujourd'hui, je me sens ridicule. Elle m'avait appris à me battre et après son départ je me suis effondrée. Elle qui avait toujours été à mes côtés... sans elle je ne suis plus grand chose. Et l'arène m'oblige à me battre comme elle me l'a appris. Comme tu me l'a appris... son sang coule. Encore et encore, il coule d'accord, d'accord... mais je veux qu'il meurt moi ! Tu le vois, ce sang ? Bientôt le serpent te rejoindra et tu pourras peindre ton visage pâle avec son sang, au moins cela te redonnera des couleurs. Attrape et pic-le avec ! Oui, oui, d'accord, oui je vais le faire. Je sais que c'est ce que je dois faire. Tu me l'as dit.

Mes pieds sur le sol, je reprends le pic à glace planter dans la nuque du serpent et le regarde s'effondrer. Je viens me mettre face à lui, à côté d'Alina. Son cou est baigné de sang, sa cuisse elle est pire encore, la neige a perdu sa belle couleur blanche et porte maintenant les couleurs de l'hémoglobine. Il devait être O. Son sang, je parle. Enfin, qu'importe, je dis ça mais en fait j'en sais rien. Je sais même pas ce que c'est que ça, O. C'est sûrement la couleur du sang. J'ai remarqué que les sangs A+ sont souvent très foncés... je dis ça je dis rien. Attrape et pic-le avec ! Oui, c'est vrai excuse-moi ! Je vais le faire... souffrir. Il est assis là, baigné dans une marre de sang. D'un seul coup je frémis, Alina venait d'essayer de l'égorger avec sa chaussure-lame. C'est ce geste qui me redonne encore un peu d'adrénaline et je récupère la lance d'un geste sec. Debout devant lui, le pic à glace dans ma main droite et la lance dans la main gauche, Alina en dehors du champ de tir, je lance la lance. A bout portant, dans l'abdomen. D'un clignement de paupières, j'essaie de réaliser. D'un clignement de paupière, pendant un instant je ne le vois plus saigner. Et les yeux grands ouverts, j'observe le tribut espérant le voir succomber...



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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeMer 30 Oct - 20:55


Reprendre ses esprits - Oswina
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


La lance plonge directement dans l'abdomen de notre victime alors que la lame de mon patin a entaillé sa gorge. Il gémit  Les doigts de ma main libre étant posé sur sa tempe, je sens la vie le quitter. J'entends aussi son dernier souffle. Le coup de canon retentit alors. Il s'affaisse sur lui-même, le visage enfoui dans la neige. Mort. Je n'avais cessé de ressasser ce que j'avais vu à la Corne d'Abondance en traitant ces gens de monstres mais j'en étais moi-même devenu un. Je murmure que je suis désolée et je me mets à pleurer un peu. Je suis désorientée. Est-ce bien moi qui aie fait ça ? Un regard vers Oswin m'informe qu'elle est tout aussi perdue que moi.  Ravalant ma salive et reprenant un peu mes esprits, je parviens à articuler :

« Que fait-on maintenant ? Tu ne crois pas qu'on devrait … prendre ses vêtements aussi ? »

Malgré mes efforts pour avoir un ton neutre et calme, je ne peux m'empêcher de cacher ma peur et mon air désemparé. J'espère que mon idée de le déshabiller n'est pas mal venue. L'idée m'était juste venue comme ça. Après tout, il n'en a plus besoin et nous avons très froid. Néanmoins, je trouve ça un peu glauque de voler les habits d'un mort. Cela me donne même quelques frissons. Oswin, le visage crispé, me répond d'un ton sec :

« Déshabillons-le. »

Je ne lui en veux pas de me parler comme ça. Je devine aisément qu'elle est tout aussi choquée que moi. Nous avons tué ce garçon. La neige est maculée de son sang que nous avons fait couler pour je ne sais quelle raison. Mon amie me rejoint auprès du corps que nous retournons afin de pouvoir mieux prendre ce que nous pouvions, elle récupère sa lance.  Après avoir rangé mon patin, je lui retire tout d'abord sa veste que je dépose à côté de moi tandis qu'elle délace et enlève ses chaussures avec application. Puis, je lui ôte son pull, autrefois bleu clair et désormais tâché de sang à de nombreux endroit, on en distingue à peine la couleur d'origine. En fait, le vêtement en même gorgé, de ce liquide rouge. Je grimace une fois qu'il se retrouve entre mes mains et que je sens passer à travers mes gants que j'avais réussi à garder propres. Je lui prends également ses gants que je fourre dans mon sac avec le pull trempé. Oswin, de son côté, l'avait déjà dépossédé de son pantalon et de ses chaussettes. Je ne sais pas pourquoi mais elle lui avait aussi remis ses chaussures. Le jeune garçon est donc désormais en sous-vêtements, allongé sur le dos et à moitié enfoncé dans la neige. Ses yeux sont encore écarquillés à cause de la douleur.  Rongée par les remords d'avoir tué un innocent, je lui ferme les yeux  ainsi que la bouche.  Je décide de prendre un peu les devants étant donné que Oswin semble secouée. Elle a besoin de mon soutien, de se reposer sur moi. Je suis bien sûr moi-même tout aussi paniquée qu'elle mais je parviens à me contrôler. Je lui fais signe de prendre le sac.

« Viens allons nous reposer un peu plus loin. »

Je n'avais pas simplement dit ça car rester auprès du tribut nous aurait fait plus de mal que de bien mais aussi car un hovercraft allait venir le chercher d'un instant à l'autre. Autant s'éloigner afin qu'on puisse le récupérer le plus vite possible, qu'on le prépare et qu'on le rende à sa famille qui doit sûrement le pleurer à l'instant présent.

Une fois assez éloignées du corps, je me laisse tomber à terre, Oswin venant s'installer à mes côtés. Nos trois sacs à terre ainsi que la veste qui ne rentrait dans aucun sac. Celui du jeune homme doit être assez lourd car, même si nous sommes posées à un endroit où la neige est assez dure, il commence à s'enfouir un peu sous la neige. L'adrénaline m'ayant quitté, je  commence à frissonner un peu. Toutefois, je ne sais pas si c'est la peur ou le froid qui me fait trembler. Nous ne parlons pas. Nous n'avons rien à dire. Aucune d'entre nous ne veut commenter les événements qui viennent de se passer. J'aurais bien aimé lui demander pourquoi nous l'avions tué mais je me dis que c'est assez déplacé et que, non, je n'ai pas vraiment envie de le savoir. Je veux oublier. Ce garçon avait-il une famille, aimante, à nourrir ? Des gens qui l'aimaient ? À qui l'avions-nous arracher ? Qui était en train de pleurer pour lui ?

Au bout d'un heure passée à se regarder sans vraiment se regarder, je sors les pruneaux de mon sac, ouvre le paquet et le dispose sur le petit espace qui nous sépare. Nous ne tiendrons pas très longtemps sans manger ni boire. Je saisis un fruit que je croque goulûment. Mes gants étant toujours gorgés de sang, il y a un arrière goût très désagréable, si mauvais que mon visage se contorsionne. Après en avoir mangé cinq, je décide de boire un peu pour faire passer ça. Je me souviens alors que ma gourde contenait de la tisane. Cela ne me dérange pas de boire ça froid même si c'est forcément moins délicieux.


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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeJeu 31 Oct - 19:31





















 ❝ Alina-Oswin, le 9 et le 10 ❞
~Je ne voulais pas être folle, je voulais juste la revoir~



"- Bien joué Oswin, tu l'as eu.
                  - Qu'est-ce qu'on en fait ?
                  - On pourrait le vendre, la peau de serpent est rare par ici.


La lance s'enfonce dans son abdomen. Le tribut pousse un gémissement aigu. Son corps ruisselle de sang et je reçois un jet sur le visage. Je l'observe suffoquer, le visage d'Alina dont les doigts sont posés sur la tempe du tribut m'indique que son coeur ralentit. Il meurt lentement. Je peux ressentir sa souffrance peser sur mon coeur. J'aimerais ressentir des remords mais je n'y arrive pas. Je veux le voir souffrir jusqu'au bout, tout comme elle a souffert il y a trois ans. Son visage est une horreur que je me force à regarder. De fins filets de sang ruissellent sur son visage, ses mâchoires sont crispés et sa respiration est haletante. Peu à peu, son visage se libère de toute expression et son corps devient mou. A la fin de sa pauvre vie, le tribut tombe à la renverse et libère son dernier souffle. Il est mort. Je l'ai tué. Alina m'a suivie. J'ai tué. Bien joué Oswin, tu l'as eu. Tu me pardonnes maintenant ? Blanc. Aucunes réponses. Cela ne te suffit donc pas... tu veux quoi ? Que je tue encore ? Que je te venge du tribut qui a osé t'ôté la vie ? Ce tribut aux airs niais, je suis sûre, n'aurais pas hésité à te tuer. Ils te veulent tous du mal, ici. Les tributs, les carrières. Je les tuerai tous pour toi. Tous les garçons brutaux, tous ceux qui comme ce tribut barge avait osé te faire du mal. Et un jour, tu me parleras à nouveau. Je sens en moi une boule d'énergie qui me maintient en vie et je te jure que je l'utiliserai pour toi. Ce tribut à tellement souffert... maintenant je ne peux même plus l'imaginer comme le serpent que tu m'as appris à chasser. Il n'est plus qu'un cadavre. Plus qu'un tas d'os comme toi qui rejoindra les créatures molles et dégueulasses qui finiront par bouffer sa chair. Tu m'as toujours dit que l'âme était la plus pure des choses au monde. Mais alors pourquoi n'utilises-tu pas la tienne pour me parler, hein ? Tu pourrais, tu pourrais venir me voir et me dire la vérité, mais que dalle ! Parfois, je me demande si je ne suis pas fière de t'avoir laisser crevé. Ce gars, je l'ai tué pour toi et tu n'en as strictement rien à foutre ! Je les tuerais tous... pour toi ! Mais crois-moi bien sur ce point : je ne te pardonnerai jamais ! JAMAIS !

"- Que fait-on maintenant ? Tu ne crois pas qu'on devrait … prendre ses vêtements aussi ?"

Cette parole me ramène à la raison. Je... je ne savais pas quoi répondre en fait. Je jetai un oeil au corps du tribut et me dit qu'il serait bien de tout récupérer. La chaleur que m'a procuré le combat va bientôt s'estomper et je vais me souvenir d'à quel point il fait froid. Plus froid que je n'ai jamais ressenti. Ce froid-là nous grignote de l'intérieur et la flamme qui illumine notre corps en tant de combat ne parviens même pas à vaincre ce froid. C'est bien un environnement made in Capitole...

"- Déshabillons-le."

Dis-je durement, le visage crispé. Et nous nous sommes mis au travail. Alina récupérait ses hauts tâchés de sang qu'elle rangeait dans son sac tandis que je pris son pantalon lui aussi tâché de sang mais tout de même moins que son pull. Je lui remis ses chaussures, nous n'en aurons pas besoin. Alina lui avait fermé les yeux et la bouche tandis que récupérai sa hache et son sac. Je ne regardais pas ce qu'il y avait dedans, je regarderai plus tard. Mon alliée me fait signe de partir. Nous parcourons quelques mètres dans la poudreuse et nous asseyons enfin lorsque le tribut n'est plus qu'un point noir au milieu de ses plaines enneigées. Je m'assis donc et souffle un coup. J'ai tué. J'ai tué. J'ai tué. J'ai tué. J'ai tué. J'ai tué... j'ai tué. Je n'arrive pas à m'en rendre compte. Ce n'était qu'un plaisir cruel pour moi, je ne comprends pas comment cela puisse être possible. Je regarde dans le sac pour me distraire. Il y a des choses intéressantes, de la nourriture et... de l'alcool. Je bois quelques gorgées, environ dix centilitres de cette boisson et sens couler dans ma gorge le goût fort de ce liquide. Je grimace. Ce n'est pas bon, mais ça produit en moi un effet de chaleur temporaire. Temporaire... de quelques secondes... je mange ensuite deux pruneaux du paquet qu'Alina avait posé sur le sol. Je sors ensuite mes figues et tends le paquet à Alina. J'en mange ensuite trois. J'avais tout de même faim mais le souvenir du sang dégoulinant me restait en travers de la gorge. J'avais découvert dans le sac du tribut des lamelles de boeuf séché et en mangeait une, tout en passant le paquet à Alina. Je me dis que ça irait pour le moment et rangeai mes affaires avant de m'allonger dans la neige, la tête posée sur mon sac. L'adrénaline était retombée, mon coeur battait à nouveau tranquillement dans ma poitrine, le doux calme m'emportait lentement, comme si toute ma vie n'avait été que poussière. Lorsque j'ouvris les yeux, j'avais fixé le ciel et, d'un sursaut, m'étais redressée. J'avais une couverture sur moi, je ne comprenais pas tout de suite comment elle était arrivée là jusqu'à ce que j'aperçois Alina à côté de moi, essayant tant bien que mal de se réchauffer avec un bout de la couverture. Un blouson était aussi posé sur moi, en dessous de la couverture. Elle avait veillé sur moi alors que je m'étais laissé aller au sommeil... je lui lançai un regard, plein de remerciements sans pouvoir dire mot. Je me levai et faillis retomber comme un piquet. J'avais passé du temps sans bouger, peut-être plus d'une heure et mon corps était plus froid que la mort. Me remettre debout me fit du bien, je me demandais comment j'avais fait pour survivre jusque-là avec ce froid. Je restais debout quelques minutes puis une fois le sang bien là où il faut je me rassis et fit signe à Alina qu'elle pouvait dormir, que je prendrais soin d'elle tout comme elle a fait pour moi. Je mangeai encore une figue qui cette fois descendit correctement dans ma gorge. Je bus deux trois gorgées d'eau (2-3 cl environ) et attendit, les pensées dans le vague. Je n'avais pas beaucoup mangé depuis mon entrée dans l'arène. Je pensais à la nourriture dans les sacs. Nous n'avons pas énormément. Combien de temps le cauchemar va-t-il encore durer ? Il nous faudrait de la nourriture, quelque chose de bien solide si l'on veut avoir suffisamment de force pour la suite. Un bout de temps s'écoula et j'étais toujours là, près de mon alliée, à observer l'horizon, dans le vague. Tout était calme, sans bruit, puis une masse sombre brisa mon rêve éveillé de blancheur. Tout était blanc, le ciel, la poudreuse. Qu'est-ce alors que je vois là-bas ? Je me redresse et remarque une silhouette s'approcher. Sur mes gardes, je saisis la lance dans ma main et observe la silhouette approcher. Attention à toi... j'ai peur. Et c'est exactement ce qu'un être vivant ne devrait pas ressentir.



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Dernière édition par Oswin Jeaper le Sam 2 Nov - 11:54, édité 1 fois
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Jake Felden
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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeVen 1 Nov - 13:15

Dans le ciel nuageux de l'arène des 16èmes Jeux de la Faim, un parachute argenté poursuit sa chute sans être dévié. Transporté par ce moyen, une petite boîte se dessine de plus en plus précisément au fur et à mesure qu'il perd de l'altitude. Lorsque le parachute arrive à distance idoine de Oswin Jeaper, un bip caractéristique se fait entendre. Il finit sa course aux pieds du tribut, déposant sur le sol la boîte. Elle contient deux petits pains ainsi qu'un petit mot "Reste en vie. Dridri"
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MessageSujet: Re: Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. Daddy can you hear the devil drawing near? ◘ Day two. I_icon_minitimeVen 1 Nov - 18:37



Courir, jusqu’à l’essoufflement. Enjamber les branches, échapper aux griffes que les arbres nous présentent avec noirceur. Eviter les pièges tendus devant moi, en sautant par dessus, ou en passant en dessous. Puis un bip m’arrête, et aux aguets, je dresse l’oreille. Le peu de soleil qu’il y a ricochette sur un objet, et un éclair argenté se diffuse dans la forêt. Une providence. Sans même chercher à regarder mieux, je sais ce que c’est.  Un large sourire s’étend sur mes lèvres, et je m’approche pour recevoir le parachute, qui vaut plus de l’or que de l’argent à mes yeux. Quand je le vois qui se distingue de plus en plus, je suis encore plus étonnée : le parachute est accroché à un long objet, un peu courbé. Je monte un peu dans les surprise quant à ce que le paquet allait m’apporter. Avec délicatesse, je prend le tube, légèrement. Le poids me rappelle fortement quelque chose, et je fronce les sourcils, encore sous le choc. Puis d’un coup sec et limite impatient, je décroche le paquet et entreprends de le déballer, sans oublier le mot qui apporte toujours un cadeau. Pour retenir encore un peu le suspens, je le lis d’ailleurs d’abord. Je le déplie lentement. « Il est temps de montrer ce que tu vaux. Ulyss. » Je jubile intérieurement, sachant maintenant de source sûre ce que contient mon cadeau. Un katana, du Capitole. Comme celui que j’ai utilisé pendant le passage devant les juges. On se retrouve dans une valeur sûre. Il est plus léger que le mien, celui que j’ai à la maison. Le manche est dans un plastique transparent, mais solide. La lame est plus simple, dans la facture la plus classique. Rien à voir avec ma lame damassée du plus bel ouvrage. Mais il est tranchant, et aussi simple qu’efficace.

Je reprends confiance, mais n’oublie pas que les carrières sont à mes trousses, ou pas loin. Bêtement, je me retourne pour voir si je ne suis pas suivie. Rien. Je me marre toute seule de ma bêtise. Je suis très bien armée maintenant. Deux lames et un truc qui peut toujours faire mal, envoyé dans le mille. Surtout sur un garçon, et ça, ça fait toujours mal. Je souris un peu, mais pas rassurée pour autant, je repars. Même si je suis en sécurité dans la forêt, pour assurer mes arrières, je préfère fuir le plus loin possible. Changer d’endroit. Même si pour l’instant, ça ne m’a pas desservi beaucoup. Au contraire, même. Je secoue la tête et reprend ma marche, silencieuse. Au gré du hasard, je me retrouve après quelques dizaines de  minutes de marche – ou quelques heures ? – à côté de la grande étendue de neige. Pour l’instant (et pour une fois) je ne vois personne. Pourtant, je m’arrête quelques instants pour respirer un peu, avant de me projeter ailleurs, pour de nouvelles aventures. Macabres, peut-être. Je respire au moins dix minutes assise sur mon arbre, le dos contre le tronc. Je me vide l’esprit, intriguée parce que pour une fois, je ne vois pas l’Echéance. Puis, avec autant de légèreté que possible, je saute au sol. Encore une fois, la neige amorti mes pas, ne produisant qu’un simple bruissement discret. J’avance à découvert, dans le froid. J’avance, en jetant de temps en temps un regard au-dessus de mon épaule, inquiète.

Un coup de canon retentit. Il vibre dans mes os, un instant. Je me retourne, sous le choc. Quelqu’un est mort, quelque part. Le fait de penser qu’Emily n’est plus ici, à se battre me remue l’intérieur. Je ferme les yeux deux seconde pour empêcher les larmes de couler. J’essaye de penser que ce n’est pas elle, que caché au fin fond de l’arène, quelqu’un est tombé d’une falaise ou est mort de froid. Qu’il a fini par geler. Oui c’est ça. Un tribut du 9, ou du 10. Son manteau n’a pas suffit. Je laisse échapper un petit rire jaune. L’auto conviction, c’est bien ça, non ? Ça marche un peu. L’auto dérision, aussi. Secouant la tête, je continue ma marche silencieuse. Je me fixe un but. Des gens croient en moi. À commencer par mon mentor. Puis Hadrian ensuite. Et cette Angel Del Nero. Peut-être aussi Emily, si elle s’est suicidée pour moi. Des gens pensent que je peux gagner, sinon ils ne dépenseraient pas autant d’argent pour ma survie, étant sûrs que je vais mourir. Pour Hadrian, c’est peut-être plus de la déception. Il faut que je me rattrape. La meilleure façon de le faire, c’est sûrement d’en ressortir vivante. Déjouer le piège du Capitole et pour une fois, gagner en temps que tribute du District 11 et volontaire qui plus est. Pour le Capitole, j’ai été géniale, je me suis rendue aux Jeux, et je peux peut-être y gagner. En tout cas, il faut que je me montre digne maintenant du sacrifice d’Emily, si le coup de canon est pour elle. J’avance encore. De plus en plus sûre de mes pas. Mais ces 2 silhouettes là-bas, toute à mes pensées, je ne les vois même pas.

Je ne suis plus très loin. Elles sont en face de moi, elles me toisent. Elles sont toutes les deux blondes mais celle qui retient mon attention est debout, le regard hargneux. Ou c’est de la peur bien déguisée que je vois dans ses yeux. Je m’arrête, et bêtement, je laisse tomber ma rapière. Assez loin de mes jambes, encore heureux. Je lâche un « Oh » stupéfait. Je m’apprête à fuir, mais leurs vêtements tachés de sang m’intriguent. Rapidement, mon cerveau fait le lien. Je souris un peu mais je ne pas m’empêcher de douter un peu. Peut-être que ça date d’hier ? De là où je suis, je ne sais pas si le sang est encore tout frai, oui s’il est là depuis une journée. Elles se sont peut-être blessées au bain de sang… Il faut que je sache pour Emily. Il faut que je remette son deuil à plus tard pour le moment. Les mots se bousculent dans ma bouche. « Euh… le coup de canon, c’était vous ? » Pathétique. Après je veux aller le plus loin possible et survire… Je me désarme à moitié devant deux autres tributs qui sont vraisemblablement en alliance et qui ont déjà tué – ou été blessées, mais ça,  je ne le sais même pas. Je ne suis pas non plus totalement désarmée : j’ai encore mon katana. Mais elles sont deux. Et je suis peut-être débrouillarde mais même à 2 contre une, je ne sais pas si j’ai une chance. Puis dans un élan de folie peut-être je lance d’un ton pas du tout assuré : « Vous m’acceptez ? Enfin, je peux rester ? » J’avais presque envie de rajouter avec mon ironie mordante habituelle qu’elles ne me tuent pas, mais la plaisanterie serait tombée à l’eau.

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