The Hunger Games RPG
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1er Hunger Games : les origines

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Sebastian Seifer
Sebastian Seifer
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MessageSujet: 1er Hunger Games : les origines 1er Hunger Games : les origines I_icon_minitimeMer 28 Aoû - 11:14

Bonjour à toutes et à tous !
Voici donc ma fiction à laquelle certains d'entre vous ont participé en créant certains personnages, et j'espère, qui participeront encore après avoir lu ça.
Voici donc le prologue qui ne présente pas les personnages.
Disclaimer : Le monde dans lequel évoluent les personnages ne m'appartient pas, mais à la merveilleuse Suzanne Collins
Je poste aussi la fiction sur fanfiction.net : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





Une femme regarde la télévision sur un écran minuscule. Elle porte une veste en lin trop grande pour elle et une robe de chambre grise. Ses longs cheveux châtains et ternes tombent mollement et sans aucune forme autour de son visage amaigri et pâle. Elle respire comme une automate. Aucun signe de vie humaine n'émane d'elle. Seule sa poitrine qui se gonfle et s'abaisse nous indique qu'elle est encore vivante.

Elle est assise sur une chaise en bois, les jambes ramenées vers elle. Elle est au beau milieu du minuscule salon d'une maisonnette elle aussi très petite. Les murs et le sol sont en bois, tout est poussiéreux. On pourrait croire que personne ne vit là depuis des années, alors que cette femme est cloîtrée chez elle depuis déjà plusieurs jours, voire des semaines. Elle n'a même pas conscience du temps qui passe. A côté d'elle, une table en chêne est recouverte de poussière et de tasses, soit vides, soit remplies de thé froid et pourri après être resté là des jours et des jours. Une assiette en porcelaine blanche ayant perdu toute sa splendeur est à quelques centimètres de la main de la femme qui tient une fourchette. Cela doit faire plusieurs heures qu'elle est dans cette position, car quelques fourmis commencent à monter dans l'assiette et à se régaler de cette malheureuse galette de blé accompagnée d'un minuscule bout de viande. L'évier est rempli de vaisselle sale. Une théière est en train de chauffer sur la gazinière crasseuse. Tout le reste de la pièce est dans un aussi piteux état.

La pièce est sombre ; les rideaux sont fermés, la seule source de lumière vient du poste de télévision. Des bruits d'explosions proviennent de la machine, mais aussi de dehors. La femme, malgré son état de démence, complètement immobile, la tête penchée sur le côté, absorbée par la télé, se met à trembler. Elle a peur. Soudain, la théière se met à siffler. Un petit cri s'échappe de sa bouche alors qu'elle lâche sa fourchette qui tombe par terre dans un bruit métallique. Ce léger bruit ne manque pas de faire sursauter la jeune femme. Elle la ramasse, la pose sur la table et se dirige vers la gazinière. Elle cherche une tasse dans le placard : plus rien, tout est sale, soit sur la table, soit dans l'évier. Elle entreprend de laver un verre et se sert le précieux liquide chaud avant de s’asseoir dans la même position que précédemment.

Elle regarde la télévision. Celle-ci montre des personnes qui courent dans les rues, jettent tout ce qu'ils peuvent par terre, poubelles et parfois même d'autres personnes, qui cassent les vitrines des magasins et les poteaux électriques à coups de battes en bois. Certains groupes foncent en criant « A mort le Capitole ! » dans des bandes d'hommes en combinaison noire armés de matraques, de fusils et pistolets, et de boucliers et gilets pare balle. Certaines personnes arrivent à abattre ces monstres noirs, mais beaucoup, hommes femmes et enfants, se font tuer, crient, supplient leur tortionnaire de les épargner et même parfois, de les achever le plus vite possible. Ces personnes croient durs comme fer en ce qu'ils défendent : la liberté. Ils veulent lutter contre la répression mais ils sont trop peu à être actifs. Ils savent qu'ils vont mourir. Ils se sont faits remarquer, et même s'ils décident d'arrêter, ils seront les premiers à être exécutés. Ils préfèrent donc partir fiers et se lancent corps et âmes dans cette bataille perdue d'avance.

Soudain, flash info, l'image change. Une personne annonce que la vidéo qui va suivre est en provenance direct du district treize, filmé par les hovercraft du Capitole. Une larme coule du visage de la femme quand elle voit qu'il n'existe plus rien que des ruines en fumées de ce district auparavant grandiose de part son architecture et sa richesse.

Un hovercraft atterrit sur ce qui reste de la grande place. Un homme au visage sévère, habillé d'un costard surmonté d'un gilet pare-balle, entouré de plusieurs hommes musclés et armés sort. Cet homme, c'est le président de Panem. Une rose rouge est épinglée à la poche de sa veste. La femme ne sait pas quel âge il a, personne du pays ne le sait, mais il semble avoir la cinquantaine. Il s'éclaircit la gorge et se met à parler. Sa voix semble résonner dans le pays, la femme croit l'entendre aussi bien par la télé que à l'extérieur. Elle déglutit et écoute attentivement.

Des milliers des personnes sont comme cette femme en ce moment. Cloîtrés chez eux, dans leur petite cabane du district Sept, ou dans leur appartement du district Trois, et même dans leur anciennement magnifique villa du district Un. Ils sont là, assis sur leur chaise depuis des jours et des jours, depuis que le district Trois et le district Treize, rapidement suivis par les autres, se sont soulevés et se sont retournés contre le Capitole. Ils se cachent et essaient de ne pas se faire remarquer, prient pour que leur maison soit épargnée par les bombes, et attendent la fin de cette guerre. Ils attendent en crevant de faim et de froid, en maudissant soit le Capitole, soit les districts à l'origine de cette guerre. Ils n'ont jamais bien vécu, ils n'ont jamais pu avoir tout ce qu'ils auraient voulu, ils n'ont jamais pu vivre sans avoir la crainte de mourir dans la minute qui suivait, mais jamais ils ne se sont retrouvés dans une pareille situation. Ils ont presque peur de vivre à présent.

Ils ont peur de mourir dans d’atroces souffrances ou de vivre et de subir les représailles du Capitole, de subir leur punition. Car au fond d'eux, ils le savent, jamais ils ne gagneront. Cette guerre est vaine. Ils sont faibles, le Capitole est fort. Ils n'essaient pas de survivre pour eux, mais pour leur famille. Ils aimeraient rester ensemble jusqu'à la toute fin. Pour ceux qui le peuvent encore, ils regardent les images de destruction de la télévision, ou se contentent d'écouter ce que diffusent tous les hovercrafts qui volent au dessus de leur district. Tous en tremblant. Que va dire le président ? La guerre est-elle finie ou va-t-elle s'empirer ? Va-t-il proposer un cessez-le-feu ou achever tous les districts comme il l'a fait avec le Treize ?

Tout le monde retient sa respiration.

« C'est fini. » dit-il

Les soupirs de soulagement de la bouche de tous les habitants sont rapidement remplacés par une crainte encore plus forte. Avant, ils savaient comment ils finiraient : fusillés, ou morts dans des explosions de bombes ou écrasés par la foule dans d'immenses émeutes. Maintenant, ils peuvent s'attendre à tout, ils peuvent s'attendre au pire. Le Capitole n'en restera pas là, ils le savent. Il ne se contentera pas de mettre fin à cette guerre sans aucunes représailles. Il est trop cruel et trop puissant pour ça.

C'est fini. C'est tout ce qu'ils entendront pour l'instant, car le président a fini de parler. Les télévisions de tout Panem laissent place à un écran noir puis à la neige. Tout le monde sort de chez eux, regardent les rues jonchées de cadavres et les nombreuses habitations détruites.

La femme décide d'enfin sortir de chez elle. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas allée dehors. En ouvrant la porte, elle ferme les yeux et respire à pleins poumons l'air frais plusieurs fois. Elle finit par regarder. La forêt qu'elle affectionnait tant et partiellement détruite. Quelques arbres, les plus gros et les plus anciens ont survécu. Beaucoup de branches calcinées traînent par terre. De la fumée s'en échappe. Il y a même quelques corps d'animaux. Des loups hurlent à la mort et s'arrêtent en voyant la femme. Ils partent en courant, cherchent désespérément un endroit qui a été épargné par les bombes. Au pieds des arbres, il y a quelques souris inertes ainsi que des chouettes. Même en se cachant la journée, elles sont mortes. Derrière elle, la forêt qui s'étendait jusqu'à la ville est inexistante. Elle aperçoit au loin le reste de la population dehors. Ils ont tous les traits tirés d'avoir si peu dormi pendant une semaine. Leur visage est couvert de traces grises qui coulent à cause des larmes. Leurs vêtements pouilleux et déchirés sont beaucoup trop grands pour eux. Ils ont du perdre beaucoup de poids en très peu de temps. On les sent faibles. Ils tremblent de fatigue, d'espoir mais aussi de peur. Néanmoins, cet espoir est à peine présent. On le voit briller timidement dans les yeux des hommes et des femmes encore vivants, mais ce n'est rien comparé aux tremblements de leur corps qui trahissent leur inquiétude. Personne ne parle. Le regard baissé, ne voulant pas voir cette horreur, ils marchent dans les débris des maisons à la recherche de leur famille. Est-elle saine et sauve ou morte ? La femme se dit qu'elle a de la chance de ne pas avoir de famille. Elle n'a pas à subir ça.  

Ils doivent même éviter certains corps dont les traits du visage sont figés par l'horreur. Il manque parfois une main, une jambe, ou le bras entier à certains cadavres. Il y a beaucoup de sang. L'odeur est insupportable. Un mélange de pourriture, de brûlé et de sang frais. La femme a beau être assez loin, elle manque de vomir quand ce parfum lui vient au nez.

Elle ne bouge pas. Elle se contente de regarder avec désolation le spectacle qui s'offre à elle. Elle a encore peur de ce qui va se passer mais s'autorise tout de même un léger sourire. Plus d'explosions, plus de cris de souffrance, tout est calme, affreusement calme, mais c'est mieux qu'avant. C'est ce dont elle est persuadée. Cela ne durera pas longtemps, elle le sait. Mais c'est déjà ça se dit-elle.


Dernière édition par Lacey Oke le Jeu 29 Aoû - 21:48, édité 1 fois
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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: 1er Hunger Games : les origines 1er Hunger Games : les origines I_icon_minitimeJeu 29 Aoû - 21:45

Et voilà le chapitre 1 et le personnage de Sebastian ! Very Happy N'hésitez pas à donner votre avis, cela m'intéresse beaucoup pour voir si ça vous plait et m'améliorer *-*


Je me réveille en sursaut. Encore un cauchemar. Depuis le début de la guerre, je ne dors pratiquement pas, toujours réveillé par un mauvais rêve. Je ne me mets jamais au lit la nuit, j'ai trop peur de ce qui pourrait se passer quand il fait sombre. Je reste donc assis sur le canapé du salon, assis entre mon petit frère et ma petite sœur, mes parents chacun installé sur une chaise. On essaie d'entretenir une discussion, mais la peur est tellement présente que nous avons du mal à ouvrir la bouche. Nous ne voulons pas faire de bruit, de peur de cacher le son d'une explosion proche ou d'une bande de Pacificateurs venue pour nous arrêter à notre domicile. Mon petit frère et ma petite sœur finissent toujours par s'endormir. Je les couvre de ma couverture et les fais s'allonger, la tête sur mes genoux. Je ne bouge pas et regarde la télévision. Je ne mets pas le son, je l'imagine. J'entends les cris de douleur, je perçois les protestations, je discerne le bruit des flammes qui crépitent.

Ma mère cherche un passe-temps, elle tricote des vêtements chauds. Elle est tellement insomniaque qu'en l'espace d'une semaine, elle a déjà fait trois pulls et une écharpe. Il n'y a presque plus de laine à la maison, et je sens qu'elle est nerveuse à cette idée, nerveuse à l'idée qu'elle n'aura plus rien à faire pour s'occuper l'esprit. Elle n'aura que la guerre en tête. Comme moi, en permanence. Mon père, lui, taille des bouts de bois. Il en déjà fait une montagne. Je crois qu'il essaie d'en faire des armes. Il dit que cela nous permettra de nous défendre en cas d'attaques directs, mais je n'en suis pas persuadé. Un bout de bois pointu ne servira à rien contre un fouet, une matraque, ou pire, un fusil.

Quand le soleil se lève, je me lève doucement pour ne pas réveiller mon petit frère et ma petite sœur, et les emmène un par un dans leur chambre. Ensuite je vais dans la mienne, et essaie de dormir. D'habitude, cela ne dure jamais plus de quatre heures, quatre heures d'angoisse et de cauchemars. Aujourd'hui, je suis resté endormi à peine deux heures. Mes yeux me piquent, des larmes en coulent, ma peau tiraille quand je m'étire. Je suis terriblement fatigué mais je n'arrive pas à dormir. Je me lève difficilement et arrête tout de suite de bouger quand un étourdissement me prend. Cela m'arrive de plus en plus souvent. Cela ne m'étonnerait pas que je m'évanouisse à un moment ou à un autre. Je suis toujours préparé à ça.

J'aimerai tellement prendre une douche pour me réveiller, mais depuis le début de la rébellion, il y a une semaine, l'eau a complètement été coupée dans tout le district Sept, là où j'habite. Les coupures étaient déjà assez fréquentes avant. Maintenant, elle est inexistante. Tous les jours, mon père se charge d'aller récupérer un grand seau d'eau à la réserve de la ville. Il y en a toujours juste assez pour que nous ne mourrions pas de soif et permettre de cuire certains aliments, mais personne ne peut se laver.

J'entre dans le salon. Rien n'a bougé depuis que je suis parti me coucher, à part qu'un bol de bouillie chaude m'attend sur la table. Ma mère me sourit et me fait signe de m'asseoir et de manger avant que ça ne refroidisse. Je déglutis en voyant l'état dans lequel elle est. Elle a les yeux rouges, elle n'a pas dormi du tout cette nuit. Elle se ronge les ongles : il ne doit plus y avoir de laine et c'est la seule chose qu'elle a du trouver à faire pour s'occuper les mains. Je m'approche d'elle et saisis un des pulls. Il est noir, et elle a écrit sur le col « Sebastian », mon prénom, en blanc. J'enlève le pull que je porte et enfile celui qu'elle vient de tricoter. Il gratte et est un peu grand mais je souris.

« Merci, dis-je doucement, merci maman. Il est parfait. »

J'essaie de dire ça avec le plus de douceur possible, en essayant de cacher le plus possible ma nervosité. Cela ne l'aiderait pas. Je veux l'apaiser. Elle me regarde dans les yeux et sourit. Elle me dit qu'elle m'en fera un autre dès qu'elle ira chercher de la laine.

« Tu devrais aller te coucher maman. C'est calme pour l'instant, je lui conseille
- Non, répond-elle avec conviction. J'attends ton père, il est allé chercher de l'eau.
- Allez, s'il te plait !, je crie, tu as vu l'état dans lequel tu es !
- Maman, Sebastian ?, demandent deux petites voix douces »

Je me retourne et vois Elisabeth, ma petite sœur de huit ans, et Jake, mon frère de douze ans devant la table de la cuisine. Ils ont l'air encore fatigués. Je leur dis d'aller se coucher sur le canapé autour de ma mère. Celle-ci finit par le faire et se met au milieu, serre fort dans ses bras Elisabeth et Jake. Ils s'endorment tout de suite. Je m'installe à table et mange ma bouillie. Je l'apprécie de plus en plus chaque jour, me disant que cela pourrait être la dernière chose que je vais manger. Quand j'ai fini, je décide de sortir. Cela fait trop longtemps que je ne suis pas allé dehors. Je n'en peux plus. Et cela semble calme aujourd'hui. Le Capitole doit se concentrer sur un autre district que le Sept car d'habitude, les bombardements commence vers dix heures et il est déjà presque midi. Je sais que si j'attends que mon père revienne, il ne me laissera pas sortir. Je préfère ne pas l'attendre même s'il apporte de l'eau. Je boirai une fois dehors. Je me saisis d'un papier et écris un petit mot.

« Je suis sorti. Je n'en pouvais plus de rester enfermé. J'ai vérifié, tout à l'air calme aujourd'hui. Je rentre vite. Ne vous inquiétez pas. Sébastian. »

J'enfile mes bottes en cuir et attrape un manteau chaud avant de sortir. Il fait très froid en ce début de janvier. La couche de neige sous mes pieds est très fine, presque inexistante. Celle-ci fond à chaque fois qu'une attaque a lieu. La rue est jonchée de bouts de bois calcinés, certaines maisons le sont également. La forêt, magnifique et gigantesque il y a à peine une semaine, est à présent minuscule. Pour y entrer, nous devons nous éloigner de cents mètres des maisons alors qu'avant, elle empiétait presque sur la rue. Mais le peu qui reste semble intact. J'espère que ce n'est pas qu'une impression.

Les volets de toutes les maisons sont fermées, de la fumée s'échappe des cheminées de certaines. Très peu de personnes, souvent des hommes, se baladent dans les rues, les bras chargés de seau d'eau glacée. Je soupire de désespoir devant ces rues presque désertes, mortes, alors qu'elles grouillaient de monde il n'y a pas si longtemps. Je plonge les mains dans mes poches et me dirige d'un pas vif vers le centre ville, voyant tout le paysage se dégrader encore plus à mesure que je m'approche. Tout ça à cause de cette saleté de rébellion, à laquelle personne ne s'attendait, qui a tourné en guerre et en massacre.

Il y a de cela une semaine jour pour jour, la télévision nous montrait les images du soulèvement du district Treize, spécialisé dans le nucléaire et le graphite. Toute la population, réunie derrière un seul homme d'une quarantaine d'année Adam Coin, réclamait la liberté. Ils disaient ne plus vouloir être opprimés comme ils étaient par un Capitole tyrannique. Ils réclamaient la liberté d'expression et d'exister pour eux-mêmes. Ils ne voulaient plus travailler pour les besoins du Capitole alors qu'eux vivaient dans des conditions misérables. Ils menaçaient de détruire la capitale avec une bombe nucléaire qu'ils avaient fabriquée en secret. Le Capitole ne croyait pas en cette menace, et apparemment, ils avaient raison. Le district Treize a été maîtrisé en une journée. Mais c'était sans compter sur le soulèvement du Trois, spécialisé dans la technologie et l'électronique, qui a décidé de fermer toutes les usines jusqu'à que leurs voix soient entendues. Ils réclamaient la même chose que le Treize. Les choses se sont alors enchaînées à une vitesse fulgurante. Tous les districts se sont soulevés au fur et à mesure, dès le lendemain, dans la même journée, sans que le Capitole ne puisse rien faire. Ils ont envoyé des armées de ce qu'ils appelaient Pacificateurs, des hommes et femmes censés vouloir la paix, décimer les populations et détruire les villes.

Mon district, le Sept, spécialisé dans l'industrie forestière et la production du bois et du papier, a été l'un des derniers à se soulever. Alors que presque tous étaient déjà en guerre, un groupe d'hommes et de femmes s'est réuni au milieu de la grande place. Ils ont annoncé qu'ils voulaient prendre part à cette rébellion, qu'ils voulaient eux-aussi être libres. Ils ont été suivis par près du trois-quarts de la population, le quart restant s'est enfermé chez lui à double tour, dont ma famille. Ces hommes et ces femmes se sont d'abord attaqué à la mairie et à l'hôtel de justice. Armés de massues en bois et en métal, ils ont détruit les fenêtres, les marches d'escalier, se sont introduits dans la maison du maire et ont pris en otage lui et sa famille. Ils ont fini par tous les tuer. Quelques heures après, les hovercraft du Capitole sont arrivés, remplis de Pacificateurs qui tentaient de maîtriser une population enragée. Tous les jours, des personnes sont exécutées ou torturées. Tous les matins, vers dix heures, un hovercraft arrive au dessus du district Sept, largue deux ou trois petites bombes au hasard et part aussi vite qu'il est arrivé. C'est pour faire peur, et ça marche pas. Un climat de tension permanent règne au district Sept.

Je crois que c'est un hovercraft qui fait le tour de tous les districts. Il ne doit pas être en retard, il doit avoir un emploi du temps à respecter. Le Sept à dix heures, peut-être le Huit à onze, et le Douze à quinze. Je n'en sais rien. Ce n'est qu'une supposition.

J'arrive enfin sur la grande place. Celle-ci est étrangement grouillante de monde. Les vitrines de tous les magasins sont détruites, laissant des morceaux de verre partout sur le sol. Il faut faire attention de ne pas tomber dedans dans la cohue générale. Des hommes et des femmes crient soit de désespoir, soit de colère. Ils s'empressent tous d'aider les personnes crevant de faim en leur apportant des vivres, essaient d'apaiser les douleurs des blessés avec des plantes, limitent les saignements avec des garrots. Un frisson me parcoure le dos face à tout ce désespoir. Mon père ne nous avait pas dit que c'était comme ça en ville à chaque fois qu'il y allait. Au contraire, ils nous disaient que tout était calme, qu'il n'y avait jamais personne d'autres que ceux venus chercher de l'eau. Il voulait nous protéger, nous empêcher d'avoir encore plus peur. Et il avait raison, je suis encore plus anxieux qu'avant.

« Sébastian ! » crie quelqu'un.

Je me retourne et aperçois quelques uns de mes amis réunis, assis sur les marches encore existantes de l'entrée de la mairie. Ils ont tous un verre de thé chaud à la main. Je leur fais un signe de la main en leur demandant où il en ont eu. J'ai froid et meurs de soif. Ils me désignent une table derrière moi, où deux femmes distribuent du thé à tout ceux qui le réclament. J'en prends un moi aussi et rejoins mes amis. Je m'assois sur une marche derrière eux. D'ici, je peux voir absolument tout ce qui se passe autour de moi. Personne ne parle, on se contente tous de boire notre thé en regardant le malheureux spectacle qui s'offre à nous. Ce silence est insupportable. Je finis par le briser.

« Où sont vos parents ?, je demande.
- On est tous venus seuls en voyant qu'il n'y avait pas eu d'explosions aujourd'hui. Peut-être ont-ils décidé de nous laisser un jour de trêve, me répond Chléo. Comme toi je suppose, non ?
- Oui, affirmé-je. Tout ça... Je crois que je n'aurais pas du...
- Moi non plus, finit par dire Lucas
- On était mieux chez nous, approuve Stéphanie »

Ils ont tous une voix différente de celle qu'ils avaient dans mes souvenirs. Quelque chose semble s'être brisé dans chacun d'eux. Il n'y a plus cette étincelle, cette joie de vivre. Dans la mienne non plus je suppose, même si j'ai toujours eu l'air froid. Cela doit être encore pire maintenant.

Je me mets à rire nerveusement, sans aucune raison. Tout le monde se retourne vers moi avec des yeux ronds mais ils finissent tous par me rejoindre dans ma crise de rire. Je peux enfin voir leur visage détendu, un sourire aux lèvres. Il n'y a plus l'étincelle dans les yeux bleus de Chléo, mais son sourire éblouit son visage assombri par ses cheveux noirs et sales. Les boucles blondes de Stéphanie ont beau être ternes maintenant, elles sortent de sa capuche en fourrure et virevoltent au rythme de ses gloussements et du vent. Enfin, Lucas n'a plus les traits fins de son visage aussi crispés, ils sont aussi détendus que lors de nos virées le soir ou en forêt. Je me demande de quoi j'ai l'air. Les traits de mon visage doivent être redevenus comme avant, durs et graves. Mes yeux noirs doivent briller légèrement. Ma capuche, qui a glissé lorsque je me suis penché en arrière, doit laisser découvrir mes cheveux châtains décoiffés et sales après ne pas avoir été lavés pendant une semaine. Nous devons tous avoir l'air d'une bande de fous échappée de l'asile.

Ce petit moment de détente s'arrête soudainement quand une bombe fait exploser la statue en forme d'olivier de la grande place. Nous nous stoppons net et nous nous regardons. Il ne nous faut qu'une demie-seconde pour comprendre ce qu'il se passe et fuyons. Nous nous mettons tous à courir je ne sais où. Je suis au début, étant le plus endurant et le plus apte à éviter les obstacles. Les autres n'ont qu'à poser les pieds au même endroit que moi. Je saute par dessus les planches de moi et les pierres, manquant de trébucher plusieurs fois, sans faire attention à ce qui se passe derrière moi. Je ne pense qu'à ma survie. Je sais que je suis égoïste. Je ne réfléchis même pas au fait que les autres n'arrivent peut-être pas à suivre ma cadence. Je m'en fiche. Je veux vivre. Des bruits d'explosion fusent derrière moi. Ils sont beaucoup plus nombreux que d'habitude. Je hais le Capitole. Il voulait nous faire croire que tout s'était calmé, pour encore mieux nous tuer après. Je finis par sauter dans une ruelle entre deux usines et atterris en roulant plusieurs fois sur moi-même. Je m'assois contre le mur et attends quelques secondes que les autres me rejoignent. Chléo, un. Lucas, deux. J'attends. Personne.

« Où est Stéphanie ?, je crie pour couvrir le bruit des explosions
- Elle... elle a été touché, m'apprend Lucas, les larmes aux yeux »

Je serre la mâchoire pour ne pas pleurer et finis par crier de toutes mes forces. Ils ont fini par me prendre quelque chose. Ces vermines...

Lucas et Chléo se mettent à côté de moi et nous nous serrons tous les trois dans les bras pendant de longues minutes en attendant que le bombardement s'arrête, priant pour qu'aucune bombe ne nous tue aussi. Ils pleurent, pas moi. Je suis trop en colère pour. Ils ont réussi. Ils ont réussi à me faire souffrir. C'était leur but, faire souffrir le plus de personnes possibles. Qu'ils soient heureux ! Ils ont réussi sur trois personnes de plus. Chléo, Lucas et moi. Je ferme les yeux. Le visage de Stéphanie me revient. Elle me sourit tristement. Je lui dis au revoir et elle s'éloigne de moi.

Les bruits d'explosion s'arrêtent. J'ouvre les yeux et regarde le ciel. Il n'y a plus d'hovercraft. Lucas, Chléo et moi nous levons et sortons de la ruelle. Nous marchons en silence en direction de la grande place et découvrons le corps de Stéphanie, la jambe droite explosée. Je déglutis à cette vue et finis par vomir, tout comme Lucas. Bizarrement c'est Chléo, celle qui a toujours été la plus sensible de tous qui tient le choc. Je finis par me relever avec un goût immonde dans la bouche. Elle nous prend par la main et nous nous éloignons de Stéphanie.

« On n'aura pas tous survécu. Peut-être qu'un autre d'entre nous va aussi mourir, dit-elle calmement, avec un sang-froid presque effrayant. Je ne crois pas que cela soit une bonne idée que nous ressortions de chez nous même si tout semble calme, tant qu'il n'y a pas d'annonces officielles. Cela finira bien par se finir un jour. Nous devons tous rentrer chez nous et y rester en attendant. Je ne veux pas que l'un d'entre vous meurent aussi. Je ne veux pas que vos familles souffrent comme le fera celle de Stéphanie. Je crois qu'il est temps de se dire au revoir, peut-être adieu. »

Elle nous serre chacun notre tour dans ses bras. Je fais de même avec Lucas. Personne ne parle, nous nous comprenons sans dire un mot. Nous restons plusieurs secondes à nous regarder. Je ne veux pas partir, je ne veux pas les laisser. Chléo sourit tristement et finit par partir. Lucas fait de même. Je me retrouve tout seul, à regarder devant moi et à écouter le bruit de leurs pas s'éloigner.
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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: 1er Hunger Games : les origines 1er Hunger Games : les origines I_icon_minitimeDim 8 Sep - 13:49

Et avec du retard par rapport à ma publication sur fanfiction (sorry), voici le personnage de Aria Pierse, la tribut du Quatre ! Very Happy Enjoy !

Tout est calme ce soir. Je n'entends rien à part le bruit des vagues agitées par le vent qui frappent avec violence la falaise. Je suis en haut du phare et regarde la mer presque noire qui s'étend devant moi. Le soleil est quasi couché et la lune a déjà pointé le bout de son nez. Je me décide enfin à allumer le phare comme je le fais tous les soirs, comme je l'ai appris pendant trois ans avec mon père, le gardien de phare du district Quatre. Je dirige l'immense lumière blanche vers l'océan et m'accoude à la rambarde pour regarder la plage à plusieurs mètres en dessous de moi. Un groupe de jeunes est allongé sur des nattes en osier et rit à plein poumons. Ils ont l'air heureux. Moi aussi. J'aime être ici tous les soirs, regarder ce paysage que j'aime tant. Tout est tellement paisible ici, il n'y a rien pour me mettre de mauvaise humeur, rien pour gâcher des journées aussi magnifiques. Toutes les personnes que j'aperçois du haut de mon phare sourient ou rient, parlent joyeusement de leurs aventures en mer ou des bêtises qu'ils ont fait. Devant l'océan, tous les problèmes du district ont l'air de ne plus exister. Je respire à pleins poumons l'air iodé et soupire de bien être. J'ai vraiment de la chance d'être née ici, au district Quatre, celui de la pêche. Je ne sais pas si j'aurai supporté de vivre au Trois, dans ce district dont l'air pollué est presque insupportable à respirer d'après ce qu'on dit. Le Douze ne serait pas non plus pour moi avec la poussière de charbon qui se mélange toujours à l'atmosphère. Le seul qui doit être assez bon à vivre pour le paysage serait le Onze. La nature à perte de vue, la chaleur et l'odeur campagnarde. Enfin... Pour ce qui est des conditions de vie, je préfère rester au Quatre. Au moins, nous avons de l'eau courante assez régulièrement et ne sommes pas sans arrêt dans une période de famine.

De plus, j'adore le métier que je m'apprête à faire toute ma vie. Je trouve que cela a quelque chose de gratifiant de savoir que j'aide des gens en leur montrant le chemin des côtes. Sans nous, les gardiens de phare, beaucoup de personnes se perdraient en mer en pleine nuit et pourraient mourir noyées, leurs bateaux cognant des rochers et sombrant dans l'eau.

Ca y est. La nuit est complètement tombée. C'est là que j'entre en action. Je prends un tabouret derrière moi et le pose devant l'océan. Je m'installe dessus et guette les lumières des bateaux. J'attends plus d'une heure. Il est déjà vingt-trois heures.

Soudain, j'aperçois une lumière au loin. Ce n'est pas n'importe laquelle. Je la reconnaîtrais entre mille. Elle est gigantesque et a la forme du sceau du Capitole. C'est un de leurs bateaux qui est venu pour récupérer les poissons de la journée. Je les déteste, ces gens du Capitole, ils viennent toujours nous piquer notre nourriture. Bien sûr, il y a très peu de personnes qui meurent de faim ici, contrairement aux autres districts. Mais s'il n'y avait personne, cela serait encore mieux. En soupirant, je dirige la lumière du phare vers eux. Je vois le bateau s'approcher, il est à quelques centaines de mètres du port.

Quelque chose d'incroyable se passe alors. Je cligne des yeux devant le spectacle qui s'offre à moi. On dirait qu'une petite explosion vient d'avoir lieu sur le bateau, puis une plus grande. Il est alors en feu. Des flammes en plein milieu de l'océan. C'est magnifique. Non seulement, l'image du feu sur l'eau est très poétique et belle à voir, mais en plus, c'est un bateau du Capitole. C'est vraiment beau. Je ne comprends pas comment cela a bien pu se passer. La flotte du Capitole est la plus performante qui existe au monde, bien plus que celle du district Quatre même si nous sommes le district de la pêche ! Nos embarcations sont assez rudimentaires. Celles du Capitole sont toujours extrêmement bien protégées, et certaines personnes montent dedans rien que pour monter la garde. Quelque chose se trame. Ce n'est pas normal.

J'attends des cris de protestations. Je m'appuie contre la rambarde et regarde le sol. Un groupe d'au moins une vingtaine de personnes est apparu. Je ne les avais pas vus. Ils devaient être cachés. Ils hurlent des choses que je n'arrive pas à comprendre. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ont l'air très en colère, et pas contre n'importe qui. Contre le Capitole. J'entends seulement les mots « mort » et « Capitole ». Que peuvent-ils bien vouloir ? Je veux savoir. Je me dépêche de descendre du phare en courant dans ses escaliers interminables et manque de tomber plusieurs fois. Je finis par ouvrir la porte. Le groupe a déjà avancé mais il n'est qu'à une centaine de mètres de moi. Ils tiennent tous des bouts de bois, de métal, et certains des tridents. Ils agitent ces armes en criant « A mort le Capitole ! ». Je déglutis.

Non... Pas ça... Je me souviens tout à coup de ce que j'ai vu à la télévision ce matin. Le soulèvement du district Treize puis du Trois contre le Capitole. Ils ne supportaient plus la tyrannie et le pouvoir oppressant qu'il exerçait sur tout le peuple de Panem. J'étais presque désolée pour ces districts qui allaient se faire massacrer, car touts seuls, leur lutte était inutile. Jamais je n'aurais cru que le Quatre se joindrait ainsi à la partie. Et... Je veux en être moi aussi ! Je déteste le Capitole ! Je sais que seule je ne servirais pas à grand chose, mais une personne de plus dans leurs rangs, c'est toujours un cerveau et des mains en plus, non ? Même si ce cerveau n'a pas beaucoup d'expérience et n'a que seize ans. J'attrape mon manteau et cours vers eux.

« Attendez-moi !, je crie. Attendez-moi ! »

Une seule personne se retourne. Malgré son visage caché par une capuche, je la reconnais. Je saurai qui c'est même avec un œil en moins. C'est mon père. Il écarquille ses yeux bleus. Yeux dont je n'ai pas hérité. Je ne m'en souviens pas, mais mon père dit que j'ai eu les yeux marron clair de ma mère. Il s'approche de moi. La lumière pâle de la lune rend son teint -normalement clair- blafard et fantomatique. Il est tellement près de moi que je peux voir le reflet du croissant de lune dans ses yeux. Ceux-ci reflètent de la peur mais aussi de la détermination. Je ne l'ai jamais vu avec une expression aussi sérieuse.

« Papa..., je commence, qu'est ce que tu fais là ?

- Rentre à la maison Aria, et enferme toi à clé. N'en sors pas tant que je ne suis pas revenu. Tu as compris ?

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Ne pose pas de questions, conclut-il »

Il commence à s'éloigner. Je ne supporte pas d'être mise à l'écart comme ça. Il me traite comme une gamine. Il doit penser que je n'ai pas compris ce qui se passe donc qu'il peut me mentir, ou en tout cas, éviter de me dire la vérité. Il préfère se taire. Il est à mi-chemin entre le groupe et moi quand je me mets à courir pour le rejoindre. Quand je lui attrape la main, je vois son visage, et quelques larmes y perler. Il les efface rapidement, m'ordonne de rentrer à la maison et s'éloigne encore. Non, je ne veux pas être une lâche, je ne veux pas me cacher chez moi alors que cette rébellion pourrait se transformer en guerre.

« Le Quatre a rejoint le Treize et le Trois, c'est ça ?, hurlé-je de sorte qu'il m'entende à travers tout ce brouhaha »

Cette phrase a pour effet de le faire se retourner immédiatement. Son visage a perdu toute son assurance. Il n'a pas l'air très heureux que j'ai deviné tout ça, car il sait que je suis quelqu'un de déterminée et de bornée. Jamais je ne respecte les règles, je fais toujours ce que je veux. Et ce que je veux en ce moment, c'est prendre part à cette rébellion.

« Je veux vous aider !

- Non Aria ! Non !, aboie-t-il. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. »

Il a dit cette dernière phrase avec une grande douceur, une douceur dont je ne connaissais pas l'existence. Il est sincère, et je vois une tristesse immense dans ses yeux à l'idée qu'il pourrait me perdre. Je déglutis et acquiesce d'un léger hochement de tête. Il sourit légèrement.

« Très bien, reprend-il. Tu vas rester à la maison. Le phare est trop important pour eux. Sans ça, ils ne peuvent pas nous atteindre la nuit. Quand tout sera fini, si nous perdons, ce sera la seule chose qui lui permettra d'avoir une totale emprise sur nous, de nous prendre notre nourriture et de nous faire mourir de faim même quand la nuit sera tombée. Jamais ils ne le détruiront, ils ont trop peur de ne pas pouvoir se nourrir eux-même plus tard. Je t'ai déjà expliqué ça des milliers de fois. Le Capitole n'est rien sans les district. Tu restes donc cachée à l'intérieur, tu y seras à l'abri. Il y a assez de nourriture dans les placards pour que tu tiennes au moins une semaine en faisant encore plus de restrictions. Tu continues à guider tous les bateaux que tu vois, Capitole ou rebelles, comme si tu n'étais au courant de rien. Le phare est très éloigné de la ville principale du district, ils penseront vraiment que tu ne savais pas que le Quatre était en pleine rébellion car tu vivais comme un ermite au fond de sa grotte. Tu confirmeras ça avec toute la conviction dont tu es capable. Je sais que tu es une très bonne menteuse. Je ne veux pas que tu aies des ennuis. »

Je ne dis rien et hoche à nouveau la tête tandis que son plan tourne en rond dans ma tête. Il a l'air d'être bien, il a des chances de marcher. Il est très probable qu'ils ne s'attaquent pas au port, et je pourrais jouer la fille complètement stupide qui n'a jamais connu la civilisation humaine. Je n'aurais qu'à mentir comme une arracheuse de dents si des hommes du Capitole décident de venir me rendre une petite visite au phare.

Mon père me prend dans ses bras et me serre pendant quelques secondes, beaucoup trop courtes à mon goût. Des larmes coulent de ses yeux et il sourit tristement. Je sais que mon visage à moi est inexpressif. Il l'a toujours été, ce n'est pas faute d'avoir essayé de sourire plus souvent et de montrer mes émotions mais je n'y arrive pas. Mon père me connaît et fait semblant d'essuyer une larme inexistante sur ma joue. Une larme qu'il sait que je veux verser mais qui ne coule pas. Nous nous retournons en même temps. Je l'entends partir en courant alors que je marche tranquillement vers le phare. J'entre et ferme la porte à clé derrière moi.

Mon père a réussi à me faire peur. Je me précipite à toutes les fenêtres et les ferme, ainsi que les volets. Je fais ça à chaque étage, c'est à dire trois. Une fois cela fait, je soupire de soulagement. Même si cela ne changera rien si le Capitole décide de larguer une bombe sur le phare, je me sens mieux, plus en sécurité. Je monte jusqu'au dernier étage où je vérifie que la lumière du phare est toujours allumée et vais dans ma chambre. Je me contente d'enlever mes chaussures et me mets au lit sans même me mettre en robe de chambre. Je fixe le plafond. Je ne suis pas fatiguée. Je ne suis jamais fatiguée. Je me mets au lit que parce que j'en ai besoin pour vivre, et non parce que j'en ai envie. Quelques heures par nuit me suffisent, plus de cinq est inutile.

Je crois que je passe plusieurs heures à fixer le plafond dans un silence morbide. Je ne pense à rien. Je ne réfléchis pas à ce qui se passe dehors, je ne me demande même pas si mon père est toujours en vie. Je ne préfère pas y penser. Je regarde ma montre. Quatre heures. Déjà ? Je finis par m'endormir quelques minutes plus tard.

Je suis réveillée par un claquement de portes et un hurlement. Je me lève en sursaut, glisse mes pieds dans des sandales et descends les escaliers le plus rapidement possible. Un homme est écroulé sur le ventre en plein milieu du salon. Comment est-il entré ? Je suis pourtant persuadée d'avoir fermé la porte à clé... Je comprends tout à coup quand, dans un gémissement, l'homme se met sur le dos. Je peux alors voir le visage crispé de douleur de mon frère. Il se mord les lèvres pour ne pas hurler et tient le bout de son bras gauche avec sa main droite. Je vois qu'il serre le plus possible. Je me précipite vers lui et m'agenouille. Je lui crie dessus pour ne pas qu'il s'endorme. J'ai entendu dire qu'il ne fallait jamais que quelqu'un de malade ou de blessé s'endorme. Il pourrait ne jamais se réveiller. Je n'en suis pas persuadée mais je préfère le garder conscient. Je vois du sang partout sur son pull en laine. J'essaie de lui faire ouvrir sa main droite qu'il tient fermée avec détermination. Je lui attrape le poignet et tire le plus possible. Il hurle à la mort. Je déglutis, ferme fortement les yeux et les rouvre quelques secondes après. C'est tellement dur de le voir comme ça.

Il finit par lâcher prise. J'ai peur. Sa main gauche est en sang. Du frais et du coagulé. J'enlève ma veste et m'empresse d'enlever le liquide pourpre. Je tapote doucement, ayant trop peur de lui faire encore plus mal en essuyant. Il lui manque certaines parties de la peau, je crois que je peux presque voir ses os. Le reste est brûlé à vif. Mon cœur bat à cent à l'heure. Qu'est ce que je peux faire ? Je ne suis pas médecin, ni même infirmière ! Je ne connais rien du tout à tout ça ! Je ne sais pas ce qu'il faut faire dans un cas pareil. La seule chose que je sais, c'est qu'il est dans un sale état. Il est en train de s'endormir. Je lui prends le visage entre mes mains.

« Cameron ! Cameron, tu m'entends ? Tu... (Je réfléchis à toute vitesse. Il faut que je lui trouve quelque chose à faire. Mais quoi?) Tu peux marcher ? Tu dois aller t'asseoir sur une chaise. Je... Je reviens tout de suite ! »

Je cours dans la minuscule salle de bain de fortune que mon père a fabriqué et fouille dans tous les placards et dans tous les tiroirs. Je trouve finalement un paquet de bandage et une bouteille d'alcool. Je crois que quand je me faisais mal étant enfant, ma mère me versait ça sur les plaies pour désinfecter. Je sais que j'avais toujours mal. Mais c'était il y a si longtemps... Je ne suis pas sûre. Tant pis ! Je n'ai aucune autre idée de toute façon. Je rejoins Cameron, tout juste assis sur une chaise, en m'empressant de dérouler le rouleau de bandages. J'attrape avec le plus de délicatesse possible sa main blessée que je pose sur la mienne. J'ouvre la bouteille d'alcool avec mes dents et m'apprête à verser.

« Je suis désolée... Ça va faire horriblement mal. Mais ça se passera vite. »

Je penche la bouteille. A peine la première goutte a-t-elle touché sa main qu'il se met à hurler encore plus fort que précédemment. Je continue encore et encore. Le sang arrête de couler mais je ne m'arrête pas. Je suis moi aussi complètement crispée. Je m'arrête quand il n'y a plus d'alcool, n'ayant plus vraiment le choix. Cameron a la tête penchée en arrière et est en sueur. Je commence à poser les bandages autour de sa main. Les premières couches sont imbibées d'alcool et de sang, mais plus j'enroule, plus les bandes deviennent claires. Je m'arrête quand elles sont complètement blanches et fixe le tout avec une épingle à nourrice fournie avec le paquet.

Je regarde Cameron. Il s'est endormi. Je décide de ne pas le réveiller, il a l'air de moins sentir la douleur. Ses traits sont un peu détendus. Il tremble. Je crois qu'il a froid. Je touche sa peau. Elle est brûlante. J'essuie la sueur de son visage avec un torchon, que je pose ensuite sur son front après l'avoir imbibé d'eau chaude. Je vais chercher une couverture dans ma chambre et l'entoure avec.

J'ai peur. Je tremble. Je m'endors.
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